La solidarité et l'entraide s'organisent à tous les échelons, comme ce garage ouvert pour les urgences en dépannage auto. L'enseigne offre ses services aux personnels soignants en priorité. Un atelier de secours mobile dépanne dans les hôpitaux.
Prendre soin des soignants
Anaïs et Aurélie papotent tranquillement devant un atelier mécanique. Cette infirmière à la clinique cardiologique d'Aressy et cette aide-soignante du service réanimation de l'hôpital de Pau ont amené leur voiture ce matin là, l'une avait un voyant allumé, et l'autre un problème de batterie. Le garage a pris leur véhicule en urgence.
L'enseigne automobile traditionnellement spécialisée dans les pneus, les vidanges et les réparations courantes. Le jour du confinement, le patron, Laurent Carrette, et sa trentaine de salariés du site de Lescar, près de Pau, ne voulaient pas fermer. La chose la plus simple aurait été de mettre tout le monde au chômage technique, mais le directeur ne pouvait s'y résoudre.
Très vite, c'est devenu évident: les véhicules des personnels soignants et les ambulances allaient avoir besoin d'eux. Les premiers à venir étaient des employés de la clinique Marzet de Pau.
Qui s'adresse au garagiste ? Témoignage de Laurent Carrette.
Respect de la sécurité sanitaire
Le magasin est fermé, seul l'atelier est ouvert de 9H à 12H et de 14H à 18H. 4 ouvriers y travaillent simultanément, sur la base du volontariat, en respectant les distances sanitaires. L'employé qui accueille les clients porte une visière plastique qui lui couvre le visage, des gants. Personne ne monte dans les véhicules, ce sont les clients qui les déplacent sur le pont. Tout est fait pour éviter les contacts. Ici sont effectuées les réparations et dépannages d'urgence seulement, de la batterie aux pneus en passant par les freins ou un système électronique défectueux. Ce service est ouvert à tout le monde, mais les personnels soignants sont prioritaires.
Aucune rentabilité économique
L'information a été diffusée rapidement par les personnels soignants, en partant de la polyclinique Marzet, puis via le bouche à oreille et les réseaux sociaux. Plus qu'un service: les employés des cliniques et hôpitaux ne payent pas la main d'oeuvre, juste les pièces à changer.
On ne fait pas ça pour l'argent, ce serait beaucoup plus rentable pour moi de fermer le garage et de mettre tout le monde au chômage technique. Là, on a l'impression de prendre part au même combat qu'eux. Laurent Carrette, gérant du garage de Lescar.
Dépanner sur place
Mais le service ne s'arrête pas là: un atelier mobile de secours se déplace sur tous les sites hospitaliers de l'agglomération paloise afin d'éviter aux soignants de venir à l'atelier. Changer un pneu crevé ou une batterie défaillante sur un parking d'hôpital est désormais possible.
L'équipe de collaborateurs voulait se rendre utile pendant cette crise sanitaire, le pari est réussi, même les mains dans le cambouis.