Elles ont baissé leurs rideaux le 16 mars et depuis les galeries d’art ont vu leur chiffre d’affaires s’effondrer. Comment se remettront t’elles de cette crise économique ? La reprise sera-t-elle au rendez-vous ?
La sortie du tunnel en vue. La réouverture annoncée pour le 11 mai réjouit Barthélemy Bouscayrol, galeriste à Biarritz. Il pense que les mesures d’hygiène et de distanciation ne seront pas trop difficiles à mettre en place dans les galeries. Est-ce que les gens vont vouloir acheter de l’art au sortir de la crise ? Barthélemy n’envisage pas un retour à la normale, au mieux, avant le mois de juillet pourtant il reste optimiste :" On a eu la bonne surprise de constater que la culture n’avait pas disparu et que le lien entre les gens et la culture semblait se renforcer en cette période de confinement. Les artistes aussi ont beaucoup fait à travers les réseaux. Donc globalement on constate que l’on n’est pas tombé dans l’oubli."
Je préfère rester optimiste et me dire qu’après un certain temps d’adaptation ça repartira. Peut-être pas aussi rapidement que l’on souhaiterait mais je préfère rester optimiste.
À Arcangues, l’artiste peintre Benoit Mauduech a trouvé cette période de confinement propice à la création artistique.
On est pas pressé, un tableau ça se vend un jour ou pas.
"Au départ, la démarche de l’artiste n’est pas de faire des choses pour les vendre. Donc je peux comprendre les inquiétudes peut-être plus par rapport aux gens du spectacle qui eux ont vraiment des rendez-vous avec le public. En ce qui concerne l’art, le temps n’a pas la même durée que pour les autres activités. "
Les productions locales "super-star"
Virginie Baro fait de la promotion d’artistes et tient une galerie virtuelle. Pour elle, cette période de confinement pourrait marquer la fin d’une époque où les salons internationaux faisaient le marché de l’art.
La clientèle pourrait s’intéresser à d’autres artistes : " C’est bien pour les acheteurs potentiels de revenir à des choses proches d’eux, avec des achats plus proches d’eux et pas uniquement dans les foires internationales. Ce que je trouve intéressant dans cette notion où l’on reconsomme local, on peut s’intéresser à des productions locales aussi dans l’art. Que se soit le spectacle vivant, les arts plastiques, le design etc... C’est extrêmement valorisant pour nos créateurs. "
Un marché bousculé
Le confinement a privé de revenus les galeries d’art et les artistes qui y exposent. Historiquement, l’activité dans les galeries reprend très lentement. La crise de la guerre du Golfe a, par exemple, fait disparaître 46% d’entre elles au début des années 90. Le Comité Professionnel des Galeries d’art a mené une enquête et estime qu’un tiers d’entre elles pourrait être amené à fermer dans l’année.
Le manque à gagner est évalué à 184 millions d’euros pour l’ensemble des galeries sur le premier semestre.