Depuis lundi les hippodromes ont rouvert à huis clos.
Une reprise vitale pour le milieu des courses, une activité économique importante dans de nombreux départements, comme dans les Pyrénées-Atlantiques en Béarn.
Les courses hippiques ont repris à huis clos.
Les chevaux et leurs jockeys sont seuls en piste depuis ce lundi avec la reprise des courses sur les hippodromes de France. Finie la clameur des dernières lignes droites quand le parieur s'emballe au moment de l'arrivée de son favori.Les joueurs absents des champs de course devront parier chez les buralistes et sur les sites de paris en ligne.
Avec l’accord du Président de la République donné le week-end dernier, la reprise des courses hippiques en France a eu lieu ce lundi. Emmanuel Macron aura été sensible, selon plusieurs médias, aux arguments économiques avancés par les acteurs de la filière et aussi par deux de ses fidèles soutiens, François Bayrou, maire de Pau, Président du MoDem et éleveur de pur-sangs, et Philippe Augier, maire de Deauville, très investi dans le monde du cheval. Pendant cette période de confinement on estime à 200 millions d'euros le manque à gagner pour la filière hippique en France.
Les grands hippodromes de France se sont adaptés
France galop, la société qui gère et exploite Longchamp, Auteuil, Chantilly, Saint-Cloud, Maisons-Lafitte et Deauville, précise que seuls les professionnels et les salariés des hippodromes auront le droit de pénétrer sur le champ de courses. Pour les chevaux, là aussi : limitation des personnes au strict minimum pour l'encadrement du cheval, l'entraîneur et un lad. Ce garçon d'écurie chargé de soigner les chevaux de course. Il est à noter que les propriétaires, les éleveurs et les agents ne sont pas autorisés à venir sur l'hippodrome.
Les mesures sanitaires, prise de température, identité, masques, sont obligatoires et même en course pour les jockeys. Tout a été réorganisé pour que les distances physiques soient respectées, pour éviter les contacts et les présences prolongées dans l'enceinte du champ de course. Bien évidement, le réaménagement des vestiaires a été effectué en conformité avec les nouvelles règles d'hygiène. France Galop précise par ailleurs que "le cheval et son équipe devront quitter l'hippodrome dès la fin de la course".
Si France Galop ne communique pas sur ses pertes financières liées à la crise sanitaire, l’impact économique est important. Il l’est pour toute la filière cheval, du propriétaire à l’entraîneur, en passant par les jockeys.
Les courses se sont arrêtées avec le confinement et la fermeture des hippodromes, mais les charges pour les propriétaires et les éleveurs n’ont pas baissé. Et ils ont eu peu de recours au chômage partiel, car il fallait continuer à sortir et entraîner les chevaux. - France Galop
L'hippodrome du Pont-Long à Pau se prépare pour cet automne.
Exemple à Pau, en Béarn, aux pieds des Pyrénées. Depuis le 17 mars, date du début du confinement, l'hippodrome de Pau travaille à la préparation de son meeting 2020 qui débutera fin octobre. Mais le site palois se tient prêt, en cas de besoin, à rouvrir avant. France Galop ( société organisatrice des courses nationales de plat et d'obstacle) pourrait en effet solliciter l'hippodrome de Pau. Aujourd'hui, avec certains reports, il n'est pas rare de voir plus de 10 courses inscrites au programme d'une journée et seuls les grands hippodromes comme Pau peuvent répondre à la demande.En effet, toutes les mesures ont été prises pour mettre le site béarnais en conformité avec les nouvelles normes sanitaires. De plus, Pau possède son propre centre d'entraînement à côté sur le domaine de Sers et peut donc profiter de la présence de 600 chevaux et ses nombreux boxes.
La vingtaine de professionnels présents à l'année sur place a continué à sortir les chevaux, des sportifs de haut niveau qui ont besoin de s'entraîner au moins une fois par jour. Certains éléments peuvent rapidement être victimes de colliques s'il ne vont pas à l'entraînement.
Le personnel de l'hippodrome de Pau a été mis en partie au chomage partiel, seulement 7 à 8 personnes sur les vingt qu'emploie la société d'encouragement sont venus travailler, notamment les jardiniers pour l'entretien des pistes.
Pau aurait donc pu accueillir des courses dès ce mois de mai mais pour l'heure, la priorité est donnée aux hippodromes traditionnellement utilisés au printemps comme Dauville ou Longchamp.
Le but d'un hippodrome qui a un centre d'entraînement, c'est d'avoir des courses toutes les 3 semaines à 1 mois. Jean Brouqueyre, Directeur de l'hippodrome de Pau.
Le Pont-Long répond aux nouvelles exigences sanitaires, mais aussi aux nouvelles demandes, nombre de boxes suffisants, grands vestiaires, espaces de réception et centre d'entraînement à proximité. Des atouts qui peuvent permettre à Pau de devenir une place hippique pendant une bonne partie de l'année, juillet et août étant surchagés. En attendant, ces deux mois d'inactivité ont coûté environ 220 000 euros à l'hippodrome en raison de l'absence des droits de piste et de l'annulation de plusieurs séminaires prévus dans les salons de l'enceinte paloise.
Le point dans le Sud Ouest
Pour l'heure, dans le Sud-Ouest de nombreux petits hippodromes restent fermés. Mont-de-Marsan et Gabarret dans les Landes, Castéra-Verduzan dans le Gers sont concernés. Le meeting de Biarritz, lui, est annulé.En revanche, d'ici le 31 mai, Bordeaux, La Teste, et Toulouse seront rouverts.
En France, le secteur des courses hippiques fait vivre :
- 21 000 socio-professionnels dont 9 000 propriétaires
- 8 000 éleveurs en plus des entraîneurs et des jockeys
- Le secteur s’appuie sur 13 500 points de vente (buralistes, bars, presse...) pour la prise des paris.