Lorentxa Beyrie, ex-militante d'ETA détenue depuis 18 ans et malade, ne sortira pas de prison, malgré la décision du tribunal d'application des peines de lui accorder une libération conditionnelle, qui a été aussitôt suspendue après appel du parquet antiterroriste de Paris.
Lorentxa Beyrie, ex-militante d'ETA détenue depuis 18 ans et malade, reste donc en prison. Agée de 44 ans, elle est originaire de Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques) et purge une peine de trente ans de prison (la peine maximale en France) au centre de détention de Roanne (Loire), après plusieurs condamnations pour appartenance à l'organisation armée ETA.
Le parquet antiterroriste de Paris a confirmé à l'AFP avoir immédiatement interjeté appel de cette décision. Lorentxa Beyrie, qui avait obtenu "un placement sous surveillance électronique probatoire à une libération conditionnelle".
"Un acharnement aussi incompréhensible qu'absurde"
Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme et membre du collectif "Bake Bidea", qui milite pour les droits des prisonniers basques estime qu'il s'agit "d'un exercice de vengeance et d'irresponsabilité quant à la poursuite du processus de paix. On dirait que le parquet ignore le contexte et les mesures d'apaisement qui ont été mises en place ces dernières années", espérant que la cour d'appel "finisse par prendre acte des changements de paramètres au Pays basque".
Pour William Bourdon, avocat de Lorentxa Beyrie, cet appel "témoigne d'un acharnement aussi incompréhensible qu'absurde".
L'organisation ETA a annoncé en mai 2018 sa dissolution après quatre décennies de lutte armée.