Georges Coran, ex-martyr inconnu fusillé à Idron, a désormais une plaque à son nom

Le nom de Georges Coran figure désormais sur la stèle rendant hommage aux cinq fusillés d'Idron en Béarn. La nouvelle version de la plaque a été dévoilée ce samedi lors d'une cérémonie officielle, soixante-quinze ans après les faits, et grâce au fastidieux travail d'enquête d'un policier palois.

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Son nom ne sera plus inconnu des promeneurs.  Soixante-quinze ans après son exécution, le nom de Georges Coran apparaît désormais aux côtés de ceux des quatre autres fusillés du 15 juin 1944 à Idron. Ce samedi s'est tenue la cérémonie annuelle qui leur rend hommage dans cette commune béarnaise.

 

Ex-martyr inconnu

Si  le nom de Georges Coran apparaît aujourd'hui sur la plaque, en lieu et place de descriptif "martyr inconnu" qui y figurait jusqu'alors, c'est grâce au travail du policier Eric Amouraben, effectué sur son temps personnel.
Lui-même petit-fils d'un des fusillés, ce Palois  s'était mis au défi de parvenir à retrouver l'identité du seul fusillé resté anonyme, tombé comme les autres sous les balles des Allemands dans le bois de Lanot.



Regarder le reportage de France 3 Pau Sud Aquitaine
 
 

Ouvrier agricole landais

Dix ans d'enquête et d'épluchage des archives de l'époque auront été nécessaires pour permettre à l'enquêteur d'identifier le cinquième fusillé. Il s'agit de Georges Coran ouvrier agricole, arrêté le 14 juin à Aire-sur l'Adour dans les Landes, la veille de sa mort.
 

On voyait que nos parents étaient marqués par cette disparition

 

Jusqu'à ce travail d'enquête,  la famille du fusillé ignorait ce qu'il était devenu. " On a toujours entendu ce mystère sur la disparition de ce grand oncle.  La cousine de sa mère avait entamé des recherches qui n'ont pas abouti, c'était très compliqué, raconte Eliane Camillo, petite-nièce de George Coran, venue assister à la cérémonie.
"On voyait que nos parents étaient marqués par cette disparition, ça nous a accompagnés toute notre vie. Là on découvre enfin son histoire… "


Test ADN

Une fois les recherches d'Eric Amouraben terminées, et les descendants retrouvés, il a fallu retrouver la dépouille de Georges Coran, enterré à Lyon, puis procéder à des tests ADN afin de formellement l'identifier. Une condition indispensable avant toute nouvelle inscription sur la stèle d'Idron.
En avril 2019, le verdict tombe : l'ADN du martyr inconnu correspond à 99,9% à celui de la mère du fusillé, inhumée à Mont-de-Marsan.
 

On a une image, une histoire, on a quelqu'un qui a existé


"Un martyr inconnu c'est très vaste, ca veut tout dire et c'est très déstabilisant; Là on a une image, une histoire, on a quelqu'un qui a existé", remarque Eric Amouraben.  "J'arrive au bout d'un processus d'enquête qui a été long et difficile. La famille est là, ce qui rajoute un coté émotionnel",

Jusqu'à présent, le policier et les descendants avaient uniquement échangé à distance. La cérémonie de ce 15 juin a été l'occasion de leur première rencontre. "Je ne savais pas que cette histoire avait ce poids sur eux, surtout dans la génération des neveux et des petits-neveux… C'est important d'avoir une vérité, ca permet d'arrêter de se faire du mal en imaginant des choses".

 
 

Sur le chemin des fusillés

De son côté, la  petite-nièce de Georges Coran  ne cache pas avoir été submergée par l'émotion en empruntant pour la première fois, et soixante-quinze ans après son aïeul,  le "chemin des fusillés".

On pense à nos parents, nos grands-parents, à sa famille… En faisant ce chemin, on s'est mis dans leur peau, leur tête, c'est très émouvant

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