"On prend peur, c'est de la violence gratuite " : incendie volontaire, vandalisme, qui en veut à ce petit club de rugby ?

Dans la nuit de samedi 30 novembre au dimanche 1ᵉʳ décembre, le club de rugby de Thèze, en Béarn, a été victime d’un incendie volontaire. C’est la troisième fois en un mois que le club béarnais est visé. Une escalade de violence qui angoisse les dirigeants du club et leurs joueurs.

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Il n’en reste qu’une carcasse métallique carbonisée. C’est le spectacle auquel ont assisté, ce dimanche 1ᵉʳ décembre, les joueurs et le staff du club de rugby de Thèze. Le van appartient au coprésident du club, Serge Lanouilh.

Après l’avoir volé quelques heures plus tôt à son domicile, les auteurs l’ont ensuite encastré dans les vestiaires du club, avant de l’incendier. “Ils ont mis le feu aux sièges, et là, tout s’est propagé”, explique Jean-Charles Dupin, co-président de l'Avant Garde de Thèze Rugby.

"Certains ont craqué"

Des vestiaires, il n’en reste plus rien. Réunis pour se soutenir, les rugbymen du club béarnais ont le regard triste et hagard. “Ils sont abattus. Certains ont craqué en voyant les vestiaires ce matin. Ils sont habitués leur place : ils répétaient que tous leurs souvenirs depuis des années avaient disparu”, relate Vincent Chabbert, l’un des entraîneurs du club de Régionales 3.

C'est un spectacle qui fait très mal.

Vincent Chabbert,

Entraîneur des avants de l'AG Thèze

Dans l’incendie, le local de stockage où se trouvaient des boissons a également été touché. “Rien n'est stable, il va falloir tout raser. Entre l’administration, les assurances, l’obtention du remboursement et le permis pour reconstruire quelque chose, il va falloir compter très longtemps”, se projette Jean-Charles Dupin.

Série de dégradations

S’il choque par sa violence, l’incendie fait aussi figure de nouvelle étape dans une série d’actes malveillants qui frappent le club depuis plusieurs semaines. Tout démarre le 20 novembre. Lors d’un entraînement, les coachs découvrent que les câbles électriques servant à alimenter les poteaux d’éclairages sont sectionnés. “À ce moment-là, on s’est dit que c'étaient des jeunes du coin. On avait déjà vu des cas similaires dans la région”, indique le co-président de l’AG Thèze.

Mais déjà, sept jours plus tard, la pression monte d’un cran : leur local, aujourd'hui incendié, est visité. À l’intérieur, les malfaiteurs dérobent, entre autres, un jeu de maillots et la pharmacie. “On est passé de l’étonnement à l’énervement à ce moment-là. Ça nous a vraiment mis dans l'embarras”, reconnaît Jean-Charles Dupin.

On se sent impuissant et petit, on prend peur parce que c’est de la violence gratuite et cette escalade, on se demande jusqu'où elle peut aller.

Jean-Charles Dupin,

Co-président de l'AG Thèze

Qui pourrait en vouloir autant au club ? Et pourquoi ? Ces questions, tous se les posent, sans  obtenir de réponse. Des clubs rivaux, impossible. “Ils nous ont apportés leur soutien et même proposé leurs équipements, deux fois par semaine, pour que l’on puisse continuer à s’entraîner, affirme le co-président. On a une totale confiance en eux”.

Une rancœur, un règlement de compte ? “On se pose plein de questions : qui on a pu offusquer ou éconduire ? On a de problème particulier avec personne”, cherche-t-il. Des questions qui tournent aussi dans les têtes et les discussions des joueurs, avec toujours une seule réponse : un “je ne sais pas” impuissant.

Enquête de gendarmerie

Cette fois, l’affaire prend un tournant judiciaire. Trois plaintes ont été déposées par la commune, le club ainsi que le co-président, victime de vol. L’enquête a été confiée à la gendarmerie. “Ils vont lancer des investigations larges au niveau du village, parce qu’il semblerait que les auteurs ont une connaissance parfaite des lieux et des personnes, explique le co-président. Ils vont aussi entendre les témoignages des gens qui auraient vu circuler des voitures vers 23h-23h30.”

Après l’abattement, le club promet de ne pas se laisser couler. “On va d’abord essayer de dépassionner tout ça, de faire tomber la pression. On va entrer dans une logique de solutions pour aller s’entraîner”, assure Jean-Charles Dupin.

On doit continuer même si on n'atteint pas nos objectifs sportifs, pour qu’il y ait des enfants qui continuent à jouer au rugby dans ce champ.

Jean-Charles Dupin,

Co-président de l'AG Thèze

Dimanche prochain, le club espère donc affronter, comme prévu, celui de Pomarez. “Hors de question de laisser tomber le club. On va faire preuve de force et de solidarité et on donnera tout”, martèle Vincent Chabbert, l’un des entraîneurs du club. Ils doivent organiser un rendez-vous avec la ligue d’Aquitaine de rugby pour envisager les prochaines matchs et faire de cette saison, celle de la revanche. 

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