Incertitudes sur l'avenir du rugby pro au Pays basque

Invité du 19/20 ce mercredi 24 juin, Manu Mérin, le président de l'Aviron Bayonnais revient sur l'annonce de sa démission. Une décision qui fait suite à l'échec du projet de fusion entre les clubs de Bayonne et de Biarritz. Mais le BO annonce qu'il doit revoter au sujet de cette fusion.

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La fusion des clubs de rugby de Bayonne et Biarritz, qui semblait enterrée après la démission du président du BO, Serge Blanco, et celle imminente du président de l'Aviron, a connu mercredi soir un nouveau rebondissement avec l'annulation du vote de désaveu à Biarritz.
Mardi soir, l'absence d'une majorité des deux-tiers lors de l'assemblée générale du Biarritz Olympique Omnisports (amateurs) et la démission consécutive de l'emblématique Serge Blanco semblaient pourtant plomber l'avenir des deux clubs, pour l'heure pensionnaires de Pro D2 en attendant leur passage devant l'instance de contrôle financier (DNACG).

 

Annulation des votes à Biarritz

Mais, mercredi soir, énième coup de théâtre dans un scénario déjà fertile en rebondissements : dans un communiqué laconique, le BO Omnisports annonçait "l'annulation du vote de mardi", "entaché d'irrégularités", et une nouvelle assemblée générale avec un nouveau vote mardi prochain. De sources concordantes, on indique que les "irrégularités" concerneraient des votes par procuration.

Comment en est-on arrivé là ?

En travaillant en catimini, les deux principaux défenseurs du rapprochement ont manqué de pédagogie : Manuel Mérin et Serge Blanco, présidents des deux clubs, avaient entamé des discussions, officiellement en riposte à une subvention allouée à la Section Paloise (promue en Top 14), par le département des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'incités par quelques partenaires financiers y voyant une meilleure visibilité.
Sans explication, mis devant le fait presque accompli, avec déni -- Manu Mérin parla de "science-fiction" -- puis contre-vérités, ce passage en force, selon eux "vital" pour sauver le rugby basque, a envenimé les relations entre les deux clubs et leur base.

Les groupes de supporteurs de l'Aviron ont manifesté plusieurs fois contre ce projet, mettant la pression sur le secteur amateur du club, censé donner quitus aux porteurs du projet vendredi 26 juin lors d'une assemblée générale annoncée explosive.
Idem côté BO, en ordre de bataille derrière Blanco, le croyait-on du moins, après le vote la semaine dernière de son comité directeur, favorable à la fusion par 20 voix contre une.
Mais le manque de transparence du projet, ponctué par ce petit arrangement entre amis la semaine dernière -- vote du conseil municipal biarrot d'une avance sur cinq ans du montant de la subvention annuelle (300.000 euros, soit 1,5 M EUR au total) pour mettre les compteurs à zéro -- n'a pas été du goût du secteur associatif du BO. Celui-ci avait rejeté le projet mardi, à la surprise générale, et poussé Blanco à quitter la présidence de son club de toujours, avant la volte-face de mercredi soir.

Quel avenir ?

Côté bayonnais, le président Mérin, qui a annoncé mercredi au quotidien Sud Ouest son départ "dans quelques semaines", a fait savoir mardi soir qu'il devait "trouver un million d'euros avant début juillet" pour passer sans encombre l'examen de la Direction nationale d'aide au contrôle de gestion (DNACG) et ainsi rester en Pro D2.
Il doit aussi rencontrer ses joueurs cadres (l'ancien All Black Joe Rokocoko, Jean Monribot, Matthieu Ugalde, les Argentins Martin Bustos Moyano, Santiago Fernandez...) qu'il avait convaincus de rester pour la fusion et qui pourraient demander à partir.

A Biarritz, l'après-Blanco, si celui-ci ne revient pas sur sa décision, s'annonce incertain même si la subvention municipale de 1,5 million
d'euros et la remise au pot (2 millions d'euros) du parraineur et mécène historique Cap Gemini de Serge Kampf laissent présager un dossier passable devant la DNACG.


Comme il en était question en cas d'élection de Blanco à la présidence de la Fédération française de rugby (FFR) en 2016, c'est Nicolas Brusque, autre ancien arrière international du cru, qui pourrait se voir confier les rênes du club plus tôt que prévu.

S'en relèveront-ils ?

C'est toute l'incertitude. Si la DNACG ne prononce pas de descente administrative pour l'un, ou l'autre, voire les deux dans le pire des cas, le BO, qui a déjà une année d'existence en Pro D2, fera avant tout le dos rond avec un effectif quasi au complet en espérant n'être pas trop loin des cinq premiers au printemps prochain. Les signaux sont plus inquiétants à Bayonne, qui ne se remet pas du départ de son principal soutien financier, le lunetier Alain Afflelou, et qui avait tant tablé sur ce rapprochement bien avant de connaître son sort sportif en mai.
Pro-fusion mais mis en difficulté par la base, Mérin ne sera plus là pour voir si le club ciel et blanc vivra un destin similaire à ceux de Lourdes (Fédérale 2), tombé dans l'oubli, Béziers ou Tarbes, incapables de s'extraire de Pro D2 depuis des années.
Sur France 3 Aquitaine mercredi soir, il a redit son voeu d'une union du rugby basque :

Il n'y a pas beaucoup de place dans notre petit pays pour deux entités professionnelles...
















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