L'ex-urgentiste de Bayonne Nicolas Bonnemaison, rejugé en appel à Angers pour sept "empoisonnements" de patients en fin de vie devant la Cour d'assises du Maine-et-Loire a été condamné à deux ans avec sursis, reconnu coupable d'avoir délibérément donné la mort à l'une de ses patientes.
Après un acquittement en 2014 à Pau en première instance, il a été reconnu coupable par la Cour d'assises du Maine-et-Loire, d'avoir délibérément donné la mort à une patiente, Françoise Iramuno, avec la circonstance aggravante de connaître sa particulière vulnérabilité, mais a été acquitté pour les six autres patients pour lesquels il était jugé.
Il est resté tête baissée, impassible, à l'énoncé du verdict, inférieur aux cinq ans avec sursis requis par l'avocat général.
Si Nicolas Bonnemaison et ses conseils le souhaitent, ils ont cinq jours pour se pourvoir en cassation.
Regardez le reportage de Marie Neuville et Christian Etchegaray.
"La médecine c'est ma vie"
Nicolas Bonnemaison avait dit quelques mots avant les délibérations de la cour. L'ex-urgentiste disait son engagement envers cette profession, ses patients. "La médecine, c'est ma vie, les patients sont ma vie et ils me manquent", a lancé à la cour l'ancien praticien de 54 ans, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir abrégé la vie de sept patients âgés incurables en 2010 et 2011.Tout de noir vêtu, visiblement ému, M. Bonnemaison avait dit "(penser)" à la patiente qu'il a examinée pour un traumatisme crânien à l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) de Bayonne, où il pratiquait, "le 10 août 2011 quand on est venu me chercher", pour le placer en garde à vue.
"Je n'ai pas oublié cette dame et j'espère que ce ne sera pas la dernière patiente de toute ma vie", a lancé cet homme de 54 ans, radié par le Conseil de l'ordre quelques jours après son acquittement, le 25 juin 2014, en première instance à Pau.
"J'ai agi en médecin et je vous le dis avec beaucoup de sincérité", a-t-il asséné.
5 ans requis
L'avocat général Olivier Tcherkessoff avait requis vendredi cinq ans de prison avec sursis à son encontre, reconnaissant que l'ancien médecin n'est "pas un assassin, pas un empoisonneur au sens commun de ces termes", mais estimant qu'il a bien "provoquéla mort délibérément" de six des sept malades, en leur injectant des produits létaux pour "hâter la fin".
Les avocats de Nicolas Bonnemaison avaient quant à eux appelé les jurés au "courage", en l'acquittant une seconde fois.