Le maire de Mauléon a émis un avis défavorable à la demande d'Indication Géographique Protégée pour les espadrilles fabriquées dans sa commune. Les semelles étant fabriquées en Asie, il ne veut pas donner son aval pour un produit qui ne serait pas "tout à fait d'ici". Les fabricants sont furieux.
"On aurait un produit qui ne serait pas tout à fait d'ici mais avec un nom d'ici.
En tant que collectivité je ne suis pas bien à l'aise avec ça, alors que tous les savoirs faire existent sur le territoire y compris les machines pour fabriquer les semelles" explique Michel Etchebest, le maire de Mauléon, cité basque où sont installés six fabricants d'espadrilles.
Cet avis officiel, alors que l'enquête d'utilité publique vient de se terminer, risque de peser dans la décision finale qui doit intervenir en fin d'année. C'est l'I.N.P.I, l'Institut National de la Propriété Intellectuelle, auprès de qui la demande a été faite, qui tranchera.
Cette IGP pourrait permettre aux fabricants basques de se démarquer face aux produits bas de gamme et bon marché qui leur font concurrence.
Ils ne comprennent pas la position de leur élu alors qu'ils produisent 1,5 millions de paires chaque année. "Faire les semelles de A à Z est pour l'instant économiquement et matériellement impossible" assure Francis Tauzin, le président de l'Association "Soule Espadrilles" qui regroupe les trois-quarts des fabricants de la région.
La plupart des semelles sont en effet fabriquées au Bengladesh puis sont assemblées dans les usines basques. "Nous employons plus de cent personnes dans l'espadrille et on a des élus qui vont à notre encontre. Soit-disant qu'on entache l'image de Mauléon" se désole t-il.
La position du maire n'est toutefois qu'un avis. C'est l'I.N.P.I. qui tranchera en fin d'année pour cette attribution d'une IGP espadrilles de Mauléon.
Regardez le reportage René Garrat et Emmanuel Galerne :
Il ne veut pas donner son aval car les semelles sont fabriquées en Asie. Les fabricants sont furieux.