"Nous ne crèverons pas en silence", des éleveurs béarnais veulent pratiquer l'écobuage en urgence.

Pour une quinzaine d'éleveurs, il y a urgence. Sans écobuage, les estives s'annoncent très difficiles à cause d'une herbe, le brachypode. Les brebis m'en mangent pas et la moitié de la production est menacée. Seulement voilà, l'écobuage est interdit par la prefecture du 64 depuis le 20 mars.

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Le texte, envoyé il y a quelques jours au préfet des Pyrénées-Atlantiques, au président de la Chambre d'agiculture et même au président Macron, alerte sur la situation de certains éleveurs des vallées béarnaises. L'Association des éleveurs et transhumants des 3 vallées béarnaises (Ossau, Aspe et Barétous) affirme que plusieurs parcours doivent absolument être écobués. Ceux qui ont une herbe (le brachypode) à longues feuilles qui se dégrade très lentement après l'hiver et dont les brebis ne veulent pas. Sans écobuage, pas de nouvelle herbe. Les brebis ne mangent pas. Les pertes de lait sont très importantes, jusqu'à la moitié de la production en un jour.

Nous avons bien compris l’embarras de Monsieur le Préfet avec les directives qu’il a reçues sur le confinement et le déconfinement. Cependant si nous avons l’innocence de vous interpeller sur ce si petit problème que représentent quinze bergers, face à la situation économique dans laquelle va se trouver la France, c’est que pour eux il s’agit d’une question de survie. Etant déjà en énorme difficulté pour la vente de leurs produits, ne pas régler ce petit détail technique qui leur empêcherait l’accès à une alimentation normale pour leurs troupeaux durant l’été leur serait fatal. Extrait de la lettre de l'Association des éleveurs et transhumants des 3 vallées envoyée au Président Macron

 

Ce problème concernerait une quinzaine d'éleveurs. L'association regrette le manque de réponse des services de l'Etat face à cette urgence. Et laissait entendre dans la lettre que ces éleveurs pourraient prendre leurs responsabilités dans les prochains jours. Comprendre, passer outre l'interdiction imposée par la prefecture depuis le 20 mars dernier. 

Mais depuis dimanche soir, une réponse de l'état est venue jusqu'au éleveurs concernés. De quoi refroidir les ardeurs des plus virulents.

C'est le ministère de l'intérieur qui nous a fait savoir, oralement, que le premier à mettre le feux risquait une comparution immédiate, 1 mois ferme et 3 mois avec sursis. La bonne fenêtre c'était aujourd'hui, lundi, pour les écobuages avec la météo. Il ne se passera rien. Mais on ne veut pas lâcher. On a ciblé avec une grande précision les zones les plus importantes. On veut trouver un accord avec les services de l'état. Julien Lassale, Association des éleveurs et transhumants des 3 vallées

Face au coronavirus, le préfet des Pyrénées-Atlantiques avait décidé, le 20 mars dernier, de suspendre la pratique le temps du confinement, car la priorité a toujours été l'épidémie. L'objectif étant que la gendarmerie et surtout les pompiers soient mobilisés sur leurs missions premières et non détournés sur des écobuages mal maitrisés.
Une décision prise à l'époque en concertation avec la Chambre d'Agriculture du département et les représentants des élus de Montagne.

Dossier à suivre...

 
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