Ce jeudi s'est ouvert le procès d'Helga Wauters devant le tribunal correctionnel de Pau. L'anesthésiste est jugée pour une erreur médicale commise en état d'ébriété. Elle avait provoqué la mort d'une patiente enceinte. "Elle aurait pu dire simplement pardon." déplore l'avocat de la famille.
Elle ne parlera plus jusqu'à la fin du procès. Helga Wauters, 51 ans, anesthésiste de nationalité belge, comparaît depuis ce jeudi 8 octobre pour homicide involontaire. Elle est accusée d'avoir, en septembre 2014, intubé les voies digestives au lieu des voies respiratoires d'une patiente lors d'un accouchement par césarienne. Xynthia Hawke, 28 ans, ne survivra pas à la naissance de son petit garçon.
L'enquête a rapidement établi que Helga Wauters, qui souffre d'alcoolisme, était sous emprise de l'alcool au moment des faits.
Lors de l audition devant les enquêteurs, Helga #Wauthers subit un contrôle d alcoolémie. Il est 10h20, elle affiche un taux de 1,19 mg par litre de sang. Elle est en cellule de dégrisement quand Xinthia #Hawkes décède #bearn #proces @F3Aquitaine
— Elise Daycard (@edaycard) October 8, 2020
"J'étais dépassée par mon addiction"
A la barre, l'anesthésiste a juste lu une déclaration reconnaissant son addiction, avant de déclarer vouloir garder le silence. "Ce qui a été dit sur mon alcoolisme est vrai. J'étais dépassée par cette addiction, je ne suis toujours pas capable de la maîtriser. "
Je regretterai toute la vie cette tragédie. Je reconnais mes responsabilités, mais je ne mérite pas de retourner en prison.
À gauche la famille de Xinthia Hawkes, à droite Helga Wauthers, l anesthésiste. Le procès devra déterminer les responsabilités dans la mort de Xinthia Hawkes lors de son accouchement en septembre 2014 #pau #justice #bearn #anesthesistedorthez #proces @F3Aquitaine pic.twitter.com/XH5CWJRD5w
— Elise Daycard (@edaycard) October 8, 2020
Les larmes des proches
L'anesthésiste, qui a effectué deux mois de détention provisoire en 2014, a été depuis été placée sous contrôle judiciaire. Elle n'a pas exprimé une quelconque émotion lorsque le directeur a rappelé en détails les circonstances de la mort de Xynthia Hawkes. La future maman avait succombé à un arrêt cardiaque successif à l'erreur de la médecin. "Quand elle est entrée au bloc, elle a embrassé son mari. Il ne savait pas que ce serait la dernière fois qu'il verrait sa femme vivante" , a rappelé le directeur d'enquête, devant ce dernier, en larmes.Ce procès est une nouvelle épreuve pour la famille de la victime. Le président du tribunal rappelle à HelgaWauters qu'elle peut changer d'avis et rompre son silence. La famille en a besoin. La prévenue refuse. Pas d'explications, pas de mots pour la famille "Elle s'est déclarée comme victime, je suis dégoûtée" confie Iris Hawke, la soeur de la jeune femme décédée à notre équipe sur place.
Son rêve était simple, une vie heureuse. Ce jour-là, sa vie a été placée entre les mains d'un médecin qui avait bu. Nous attendons que justice soit faite et qu'elle ne puisse plus exercer.
Témoignage d Iris #Hawkes: Helga #Wauters est directement responsable de la mort de ma sœur, je veux qu elle le reconnaisse. #proces #pau #bearn @F3Aquitaine
— Elise Daycard (@edaycard) October 8, 2020
Le témoignage d'Iris Hawke, soeur de la victime, à l'audience ►
Lors de sa plaidoirie, Philippe Courtois, avocat de la famille de Xynthia Hawkes souligne : "Le silence est difficile à accepter, mais aussi le déni d'Helga Wauters. Il est incontestable qu'elle était ivre au moment de la césarienne."
Elle aurait pu dire simplement pardon. Jamais ce mot, même pendant l’instruction, n’a été prononcé.
Le procès doit se tenir jusqu'à vendredi soir. Helga Wauters encourt jusqu'à trois ans de prison.