Chemins détrempés et routes impraticables : après les orages, la difficile transhumance des bergers

La descente d'estives a commencé dans les montagnes béarnaises. Pour certain, c'est un retour précipité en plaine. Les bergers de la vallée d'Aspe ont décidé de quitter leurs estives, isolées en raison des chemins détruits par les intempéries. Il a fallu réévaluer le retour en sécurité pour les hommes comme pour les bêtes. Un détour et 10 heures de marche pour rejoindre la vallée.

Quand on est berger, on sait qu'il faut souvent composer avec la nature. Les orages du week-end dernier ont créé de nombreux dégâts sur les routes et chemins de la vallée d'Aspe. À tel point que maintenir les troupeaux aux estives devenait compliqué. 

Séjour écourté

"On a décidé de descendre parce qu'ils annoncent du mauvais temps. Ça fait dix jours que les bêtes souffrent, il pleut beaucoup" ! s'exclame le berger Olivier Maurin. Et surtout, les fortes pluies ont endommagé les différents accès vers le pic, où les bêtes ont pâturé tout l'été. "On ne peut plus accéder à la cabane par la piste,avec ce qui est tombé vendredi !, 

Les trois bergers ont donc décidé d'écourter leur séjour sur les hauteurs, pour s'assurer de la sécurité de leurs troupeaux.

On s'en sort bien, on est contents : on n'a pas eu de perte. Ni côté bergers, ni côté brebis. Ca pouvait arriver avec la tempête qu'il a fait !

Olivier Maurin

Berger de la Vallée d'Aspe

C'est pour cela qu'ils gardent le sourire les trois bergers de la vallée d'Aspe. Pourtant, c'est un drôle de périple qu'ils ont dû accomplir.

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La descente d'estives a commencée dans les montagnes béarnaises. Pour certain c'est un retour en plaine précipité , les bergers de la vallée ont ainsi décidé de quitter leurs estives isolées en raison des chemins détruits par les intempéries. Un reportage de François Busson et Benoît Bracot. ©France télévisions

Des chemins impraticables

Ainsi, près de 700 brebis, une dizaine de chiens et trois bergers ont pris la route du retour, au son des cloches et encadrés par les chiens, en direction de la Vallée et de leurs bergeries respectives. Non sans mal après les dernières pluies diluviennes qui ont rendu parfois les chemins, les routes, les ponts impraticables. D'autant plus pour un tel équipage ! "Au niveau d'Urdos, les ruisseaux avaient tout dévasté", explique le berger. Mais pas question de renoncer à la descente.

Après un long détour par l'Espagne et la Vallée d'Ossau, une journée de marche de près de 10 heures, le troupeau fatigué est arrivé tardivement à Gabas, en Vallée d'Ossau.

Ici, les brebis ont pu être prises en charge. C'est en camion qu'elles effectueront les 40 derniers kilomètres pour rejoindre leur bergerie et passer l'hiver à l'abri. 

Le temps des estives

La descente d'estive était prévue dans quinze jours, après plus de trois mois passés sur la montagne d'Arnousse à 1500 mètres d'altitude. C'est là que les brebis profitent des pâturages de montagne pour produire leur fromage d'estive. Le travail se poursuit sur place avec deux traites par jour jusqu'à la fin juillet et une par jour jusqu'au 15 août. 

Les fromages élaborés à base de ce lait va développer des saveurs particulières très appréciées.

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