Un ancien prêtre de l'église de Lescar, près de Pau, a été condamné lundi 15 janvier à quatre ans de prison, dont un ferme, pour des faits d'agressions sexuelles sur trois mineurs dans les années 2000. Pour les victimes de cet acte de pédocriminalité, c'est un soulagement après des années de combat.
C'était un procès attendu à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques. Un ancien prêtre de la paroisse de Lescar, aujourd'hui âgé de 77 ans, était jugé lundi 15 janvier pour des faits d'agressions sexuelles sur des mineurs entre 2000 et 2008. Il a été condamné à quatre ans d'emprisonnement dont un ferme.
"Payer sa qualité d'homme d'Église"
L'avocat du prévenu, Me Thierry Sagardoytho trouve le jugement très "sévère"."J'ai le pénible sentiment que le tribunal lui fait payer sa qualité d'homme d'Église par une sévérité supplémentaire que l'on ne trouve pas habituellement dans ce type de dossier", a-t-il affirmé.
Mineurs au moment des faits, les trois victimes ont décrit un mode opératoire bien précis et s'étaient plaints du comportement du prêtre auprès de l'évêque de Bayonne. En 2018, ce dernier avait ensuite alerté le parquet de Pau, qui avait alors mis en examen le curé. Depuis six ans, le prêtre n'officiait plus.
Victimes soulagées
Après six ans de procédure, les victimes se disent soulagées. L'une d'entre elles s'est exprimée par la voix de son avocate. "Mon client ne s'attendait à rien de monsieur B., il n'a pas été déçu", note Me Michèle Karoubi. Pour autant, la condamnation a été bien reçue. "Le fait qu'il y ait une peine d'emprisonnement ferme, même si elle n'est pas exécutée, est, pour mon client, très importante. Elle est à la mesure de la gravité des faits et des conséquences qu'il y a eu sur sa vie. Il dit qu'il est soulagé après ce jugement", a indiqué Me Michèle Karoubi.
La décision intervient près de vingt ans après les faits. "Ce temps long, qui est un temps de révélation et de procédure, il fallait le digérer. C'est effectivement un aboutissement", poursuit l'avocate.
Mon client donne le message que s'il y a d'autres victimes, il faut parler.
Me Michèle KaroubiAvocate d'une victime
Une peine de prison qui ne concerne cependant que deux témoignages sur les trois entendus. Il a été relaxé pour les faits concernant une fillette, la troisième victime. Le prêtre dispose de dix jours pour faire appel.