Le déconfinement signe le retour autorisé vers les grands espaces dans des conditions particulières. En Béarn, nous avons suivi un groupe de randonneurs, heureux, qui n'a pas été découragé par la pluie. Mais pour les professionnels du secteur de nombreuses questions persistent.
Ils sont partis à quatre, ce matin, entre amis de la vallée. Pour une randonnée de reprise, tranquille. Quelques kilomètres autour d'Osse-en-Aspe, un dénivelé limité. Juste pour le plaisir de marcher, même sous la pluie intense. Les Pyrénées à nouveau accessibles pour les amateurs de marche en montagne. Après plusieurs semaines en étant confinés, Françoise, Monica, Dephine et Thierry retrouvent les joies simples de l'effort en pente et des paysages grandioses de la vallée d'Aspe.
On respire à nouveau. La liberté de marcher où on veut, ça manquait. Même si on a de l'espace ici. Le fait de marcher comme ça, c'est vraiment bien. Thierry, randonneur
On a décidé de sortir pour profiter de notre belle montagne, malgré la pluie, et ça se passe très bien. Dephine, randonneuse.
Encore beaucoup de questions pour les accompagnateurs en montagne
Entre le couple présent et les autres participants, les distances de sécurité sont respectées. Même en montagne, il faut vivre avec le virus désormais. A la tête de la petite colonne, Françoise Stuttgé, présidente des accompagnateurs en montagne du 64. Aujourd'hui, elle n'est pas là à titre professionnel. Elle ne peut pas encore exercer son métier.
Les accompagnateurs doivent encore attendre le feux vert pour pouvoir encadrer professionnelllement. Mais on pourra le faire, on pourra s’ajuster avec les gestes barrières et les écarts entre les gens. Dans ma trousse de secours collective, je suis equipée en gants, masques et gel si je dois intervenir sur un malaise ou un blessé. Et ce qui va changer bien sur c’est la convivialité avec moins de partage, notamment au moment de l’apéro… Ceci dit la situation est compliquée pour nous car ces mois sont importants, avec pas mal de sorties scolaires en attendant l'arrivée des estivants. Il faut tenir financièrement, malgré l'aide du gouvernement, car on est des travailleurs indépendants. On espère pouvoir reprendre début juin.
Françoise Stuttgé, Présidente association des accompagnateurs en montagne du 64.
Quel type de randonnée ?
Il faut juste qu'il n'y ait pas plus de 10 personnes par groupe. Et on conseille des sorties à la journée ou demi-journée, dans des zones connues, pas trop éloignées, pas trop escarpées. Et puis avec le confinement on a perdu de notre forme physique, il faut se remettre tranquillement. Surtout avec la mauvaise météo cette semaine. Certains sentiers n'ont pas été pas foulés depuis longtemps, il faut faire attention à son itinéraire. Il faut savoir aussi qu’il a neigé hier en altitude, au col du Pourtalet. Donc attention. C’est bien de profiter de sentiers comme ici.
Françoise Stuttgé, Présidente association des accompagnateurs en montagne du 64
Reste également à régler le problème des refuges en montagne, généralement organisés en dortoirs. Beaucoup d'accompagnateurs travaillent sur des séjours de refuge en refuge. Pour eux il est pour le moment difficile de se projetter. Enfin il y a l'incertitude de la fréquentation touristique cet été. Avec les nombreuses annulations de manifestations habituelles, la saison estivale est difficile à prévoir.
Les conseils de la Fédération Française de randonnée pour une reprise des activités de montagne
- dans le respect d’une distanciation physique spécifique entre les pratiquants qui dépendra de la vitesse de marche et de randonnée et du risque de contamination par postillons et gouttelettes de transpiration. Ainsi des marcheurs évoluant à la vitesse classique de 4km/h veilleront à garder un espacement d’au moins 2 mètres, alors que des marcheurs à 6km/h s’espaceront d’au moins 5 mètres,
- dans les espaces ouverts autorisés et en fonction de la situation sanitaire de chaque territoire (zone rouge ou verte),
- sans limitation de durée de pratique,
- sans attestation,
- dans une limite de distance du domicile inférieure à 100 km,
- en limitant les rassemblements à 10 personnes maximum,
- en extérieur,
- et sans bénéficier de vestiaires.