La vie suit son cours à l'Ehpad Nouste Soureilh de Pau. La menace du Coronavirus est permanente. Mais aucun cas n'a été détecté et les visites des familles ont repris.
Henri Pelat attendait de revoir sa mère de 93 ans depuis plus d'un mois. C'est la dernière pensionnaire à être rentrée ici. Le jour même où la direction mettait en place le confinement strict. L'au-revoir avait été très rapide et frustrant, dans un couloir, sans pouvoir accompagner réellement l'installation dans la nouvelle vie.
Autant dire qu'Henri et son épouse étaient impatients de vivre ces retrouvailles. Elles se sont déroulées dans un lieu dédié, protégé par un sas d'entrée. Les chaussures sont protégées, les mains désinfectées. Le couple prend place. Une vitre sépare les sièges. La mère d'Henri arrive, tranquillement, et l'échange, rassurant et émouvant, se fait par téléphone. Tout va bien.
Nous sommes soulagés. Elle nous a dit que tout se passait bien. Le personnel est très présent, et s'occupe bien d'elle. Elle profite vraiment du parc, elle marche beaucoup. C'est très important pour elle. Elle sait maintenant que le reste de la famille pourra bientôt venir la voir. On va en profiter et elle aussi.
Henri Pelat, fils d'une pensionnaire de Nouste Soureilh
Un soutien apprécié
Un retour des familles couplé à un autre événement. Plus anecdotique, mais symbolique. La livraison de 45 repas très améliorés concoctés par un chef palois. Emmanuel Cochet, du restaurant La Belle Epoque, a monté cette opération de solidarité avec les personnels de l'Ehpad. C'est sa manière, à lui, de les soutenir.Ça me semblait évident de faire un geste. La Belle Epoque est fermée, on ne peut rien faire. Sauf ce type d'action. On a demandé les autorisations et tout s'est bien passé. Si je peux, je le ferai à nouveau à l'avenir.
Emmanuel Cochet, chef de La Belle Epoque à Pau
Rester en éveil
La situation actuelle est évidemment très satisfaisante pour la directrice de la résidence. Auncun cas d'infection detecté. Aucun décès lié au coronavirus.L'Ehpad Nouste Soureilh est préservé mais sous une menace permanente, comme partout en France. Le personnel est fatigué, mais la vigilance est extrême. Et la configuration du bâtiment aide à travailler dans de bonnes conditions.
Toutes les équipes sont mobilisées. A la moindre fièvre, on prend l'initiative de faire tester. Nous sommes installés dans ces nouveaux locaux depuis octobre dernier. On a de la chance. On peut mettre en place plus facilement toutes les mesures qui nous sont imposées. Des sas d'entrée, de sortie, des couloirs larges, des résidents plutôt à l'étage. Beacoup moins de promiscuité qu'avant c'est certain.
Marie-luce Castagneyrol-Palau, directrice résidence Nouste Soureilh
Et puis il y a les occupations, pour passer le temps. Comme d'habitude, et encore plus avec ce confinement. Pour Angel Gonzalez, 88 ans, heureusement qu'il y a les deux lapins élevés dans le parc de la résidence. Chaque jour, cet ancien maçon espagnol vient les nourrir et parler avec ces petits compagnons. Une façon de s'évader, alors qu'il ne peut plus sortir de l'enceinte.
C'est pire que la peste ce virus. Avant, j'allais marcher longtemps aux alentours. Maintenant, on est prisonniers. Alors, je descends midi et soir pour m'occuper des lapins. C'est ma petite famille.
Angel Gonzalez, pensionnaire de Nouste Soureilh.
La vie continue à Nouste Soureilh. Dans un Béarn plutôt épargné par les ravages du Covid-19, la résidence pour personnes âgées de Pau veut préserver le plus longtemps possible cette quiétude relative.