"Fier de vous nourrir, triste d'en mourir" : toujours en colère, les agriculteurs veulent se faire entendre

Des slogans tagués sur des panneaux bâchés, c'est l'action de nuit organisée ce 4 octobre par les jeunes agriculteurs en Béarn. Ils ont décidé de prendre le relais de leurs confrères du Gers pour qu'on n’oublie pas la colère et la désespérance agricole.

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Il fait nuit noire près d’Oloron Sainte-Marie. Les Jeunes agriculteurs des Pyrénées-Atlantiques sont de sortie. L'un déroule la bâche, l'autre la bombe de peinture. Des panneaux de signalisation ont été emballés d'un film plastique puis tagués.

C'est l'action coup de poing des jeunes agriculteurs en Béarn dans la nuit de jeudi à vendredi pour faire passer leurs messages. "Fiers de vous nourrir, triste d'en mourir", "Agriculteurs en voie de disparition", "Ici, on assassine les prix", "Eleveurs sacrifiés", "Du revenu, pas des aides",.

Retour d'une fronde agricole ?

Doit-on craindre une nouvelle révolte des agriculteurs ? Ils semblent surtout vouloir qu'on ne les oublie pas. Cette nouvelle opération fait suite à plusieurs autres du même type en Béarn, la semaine dernière, à Gan ou encore Sauveterre-de-Béarn, prenant le relais de leurs collègues du Gers.

Depuis la colère paysanne du printemps dernier, eux aussi attendaient un nouveau gouvernement, un nouveau ministre et surtout un interlocuteur pour pouvoir espérer sortir de cette crise.

Sylvain Bordenave, le président des Jeunes Agriculteurs des Pyrénées Atlantiques, assume vouloir "remettre un coup de pression" au gouvernement. "Des solutions auraient pu apparaître dans le projet de loi d'orientation agricole qui, malheureusement, a été mis à l'arrêt au moment de la dissolution de l'Assemblée", lance-t-il.

Des réponses rapides, des actions immédiates

Depuis le discours d'Emamnuel Macron a l'Assemblée nationale, le 9 juin dernier, les Jeunes agriculteurs regrettent que "tous les dossiers agricoles soient à l’arrêt complet". Aujourd’hui, les Jeunes Agriculteurs interpellent la nouvelle ministre de l'Agriculture, Anne Genevard, en lui demandant "des réponses rapides et des actions immédiates". Ils attendent d'elle, "des décisions fortes" sur la question sanitaire et les revenus notamment.

"On veut vivre de notre métier", martèle Sylvain Bordenave, qui assure que les jeunes agriculteurs veulent également "croire en l'avenir". C'est pourquoi, ils attendent une démarche en ce sens pour encourager les jeunes à reprendre des fermes. Ils réclament une simplification administrativeainsi que  des mesures "pour structurer l’agriculture et garantir notre souveraineté alimentaire".

Cela passe selon le président des JA64, par une application de la loi Egalim. "Le prix de vente doit couvrir le prix de production", martèle-t-il. Ils veulent également des garanties sur le maintien des moyens de production, la possibilité de "stocker de l'eau l'hiver pour l'utiliser l'été", ou encore garantir la salubrité des cours d'eau, la qualité des produits". Mais avant tout pour  permettre aux agriculteurs de vivre décemment de leur travail.

Le smic va augmenter cet automne... Il n'y a que le nôtre qui n'augmente jamais...

Sylvain Bordenave

Jeunes Agriculteurs des Pyrénées-Atlantiques (JA64)

Pour cela, ils portent avec des élus le projet de loi "Entreprendre en agriculture" qu'ils considèrent comme "une démarche essentielle pour pérenniser nos exploitations et offrir un avenir viable à la jeunesse agricole".

"La situation de l'automne et de l'hiver ne s'est pas améliorée". Dans un contexte difficile, de récoltes catastrophiques Sylvain Bordenave " attend vraiment de la ministre et des parlementaires de valider le projet de loi, de le faire avancer". 

"On veut des filières qui ont de l'avenir. On veut pouvoir dire aux  jeunes, allez-y foncez. Qu'on le veuille ou non, il faudra nourrir 65 millions de Français", résume l'agriculteur.

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