Le Président du Modem, qui a déjà lui-même quitté le camp Edouard-Macron en un éphémère ministre de la Justice au début du mandat du Président Macron, a assuré dimanche qu'il n'en avait aucune envie tout en défendant le temps pris par le chef de l'Etat pour le remaniement.
Il répondait aux questions lors de l'émission du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI le président du MoDem :
M. Bayrou, 67 ans, avait démissionné le 21 juin 2017 après l'ouverture d'une enquête par la justice sur des emplois fictifs présumés au Parlement européen. Une affaire dans laquelle il dit aujourd'hui "ne rien demander" et "respecter" le cours de la justice.Il se trouve que je n'ai aucune envie de redevenir ministre, c'est simple, c'est clair.
Démissionnaire mais en soutien
Soutien du candidat Macron à la présidentielle, le maire de Pau continue aujourd'hui à défendre l'action du président, avec lequel il a "la chance de parler presque tous les jours".Concernant le remaniement, qui tarde à se concrétiser douze jours après la démission spectaculaire du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, le dirigeant centriste estime que :
Le président de la République a voulu prendre du temps et le recul nécessaire pour remettre de l'ordre dans les esprits...
"C'est le contraire" de la "fébrilité", a ajouté M. Bayrou, citant l'exemple de François Mitterrand. Il a mis en exergue le refus du président de céder à la "pression" et sa volonté de faire le tri entre "l'accessoire", c'est-à-dire "l'agitation" du microcosme, et "l'essentiel" que sont "les missions" qui incombent au gouvernement.
Jugeant que le président Macron et le Premier ministre Edouard Philippe étaient sur la même ligne, il a plaidé pour un mélange d'expérience et de nouveauté pour composer le futur gouvernement.Je puis vous assurer que dans les rues de Pau, dans les vallées pyrénéennes, personne n'a cette fébrilité que vous décrivez.
Mais il n'est pas étonné par la difficulté de trouver le ministre qui réponde à tous les critères de la nouvelle donne Macron :
Il n'y a pas de doute que la rupture introduite par l'élection d'Emmanuel Macron au printemps a raréfié les personnalités ayant de l'expérience et multiplié les nouvelles pousses.