Ce vendredi 16 septembre, Marie-Laure Mestelan, élue à la mairie de Pau en charge notamment de la lutte contre les discriminations, reçoit une lettre anonyme injurieuse. Face à un discours "homophobe" et "sexiste", elle a déposé plainte.
La lettre est arrivée à la mairie de Pau la première semaine de septembre, mais elle n’a été remise à sa destinataire que ce vendredi 16 septembre. Marie-Laure Mestelan, adjointe au maire François Bayrou, chargée de la lutte contre les discriminations et de la vie associative, en découvre alors le contenu : des propos "haineux" selon l’élue.
Il y a clairement un discours homophobe, discriminant. Un discours sexiste aussi.
Marie-Laure Mestelan, élue à la mairie de Pau en charge de la lutte contre les discriminations et de la vie associativerédaction Web France 3 Aquitaine
Une lettre aux accents "homophobes"
Le courrier anonyme dénonce son engagement contre l’homophobie, proférant des insultes contre elle et l’accusant de diffuser une soi-disant "doctrine LGBT".
La lettre n’a ni queue ni tête mais il y a des choses qui me marquent. Quand on parle de "doctrine LGBT", ça me fait penser à la peste brune dans les années 1930. Ça a un relent d’une époque qu’on aimerait oublier, qu’on pense révolue alors qu’elle ne l’est peut-être pas.
Marie-Laure Mestelan, élue à la mairie de Pau en charge de la lutte contre les discriminations et de la vie associativerédaction WEB France 3 Aquitaine
Dépôt de plainte
L’élue décide alors de porter plainte contre X. Les propos haineux et injurieux sont un délit punissable par la loi.
Au quotidien je m’occupe de la lutte contre les discriminations et je suis la première à leur dire d’aller porter plainte, dénoncer ce qui leur arrive et faire confiance à la police et la justice. Si je ne le faisais pas, je n’aurais pas été cohérente dans mon discours.
Marie-Laure Mestelan, élue à la mairie de Pau en charge de la lutte contre les discriminations et de la vie associativeFrance 3 Nouvelle-Aquitaine
Et pour que "la honte change de camp", elle fait le choix de publier l’intégralité de la missive sur les réseaux sociaux. "Je l’ai affichée pour montrer ce dont sont capables certaines personnes aujourd’hui, explique-t-elle. Elles sont capables de dire ça, de l’écrire sans filtre. Donc c’est aussi un effort pédagogique."
Des marques de soutien
Sur Twitter toujours, plusieurs élus du département lui ont apporté leur soutien, comme Josy Poueyto, députée MoDem de la première circonscription des Pyrénées-Atlantiques.
Ou Jérôme Marbot, chef de file du parti socialiste dans les Pyrénées-Atlantiques.
Des marques de soutien appréciées par Marie-Laure Mestelan, qui estime toutefois que "le vrai soutien doit aller envers les personnes qui subissent cela tous les jours."