Des éducateurs canins s'entraînent à faire de leur animal un véritable chien de berger. Dimanche 11 août, à Arudy dans le Béarn en vallée d'Ossau, une dizaine d'éleveurs s'affrontaient lors d'un concours de chiens de troupeau.
De simples instructions suffisent. "Droite, aller !" Pierre n'a qu'à hausser la voix, donner un coup de sifflet pour que son chien, Rio, s'élance au-devant du troupeau de cinq brebis. "C'est un sport dans lequel la raquette, c'est le chien, la balle les brebis, sauf que là tout est vivant", compare l'éducateur sportif. Depuis quelques années, l'ancien musher — meneur de chiens de traineau (ndlr) — s'est pris de passion pour cette nouvelle discipline. "Il faut réagir au quart de seconde, le chien a sa vision, la brebis la sienne, et nous, on doit gérer un peu tout ça, c'est passionnant", s'enthousiasme-t-il.
Beaucoup d'entraînement
Ce dimanche 11 août, à Arudy, dans le Béarn en vallée d'Ossau, les dresseurs canins sont mis à l'honneur lors d'un concours de chiens de bergers. Sur le parcours, les brebis doivent être guidées au travers d'obstacles, à difficultés variables. Le vainqueur sera le binôme qui réalise le meilleur temps. "Il ne faut pas qu'une brebis passe à gauche ou à droite de l'obstacle sinon on perd des points", précise Grégory, qui conclut son passage satisfait. "Elle a été bien à l'écoute, posée, elle n'a pas effrayé les brebis qui avançaient donc à une allure correcte." Toute l'année, il entraîne, en anglais, sa chienne Thaï à guider les troupeaux. "Elle fait déjà de l'agility en français, j'essaie de dissocier les ordres des deux disciplines."
Un peu plus loin, Pierre lui dresse un bilan plus mitigé de sa prestation. "J'ai eu pas mal de difficultés auxquelles je m'attendais, le parcours est serré et mon chien a beaucoup de puissance, ça a beaucoup galopé", déplore-t-il. On a des heures d'entraînement derrière donc on espère toujours faire quelque chose de correct. Là, je suis quatrième, mais j'espère faire un podium ce soir."
Découvrir la discipline
Cette année, pour cette toute première édition du concours, une dizaine de participants, professionnels comme amateurs, s'affrontaient sur le Val Éveillé. "Quand on est professionnel, c'est très carré, donc c'est bien aussi de voir d'autres types de chien et permettre à ceux qui le veulent de venir s'amuser", estime Jean-Louis Laborde, éleveur et membre de l'association organisatrice "Un chien un berger".
On essaie d'expliquer aux novices le travail qui est fait par les chiens et donner les premières bases pour commencer l'éducation d'un chien de troupeau.
Jean-Louis LabordeEleveur et membre de l'association organisatrice "Un chien un berger"
Parmi les spectateurs, beaucoup découvrent la discipline. Comme Ophéline et Violette, jeunes vacancières dans la région. "On ne voit pas trop de chiens mener le troupeau vers chez nous, on n'en avait jamais vus avant aujourd'hui."
Assise au premier rang, devant les obstacles, Louise se dit, elle aussi, impressionnée par l'obéissance des chiens, elle qui "en a toujours eu peur". "Ils ont chacun leur façon de réagir, sont tous différents, c'est vraiment intéressant."
Complicité
"La base, c'est la complicité avec l'animal, un dressage le plus positif possible, avec de la récompense et beaucoup d'amour, insiste Grégory, éducateur canin. Sous la contrainte, le chien ne le réalisera pas avec autant d'envie."
Les éducateurs s'affrontent sous une chaleur de plomb. Des rafraîchissements sont mis à disposition des spectateurs, tout comme des participants à quatre pattes qui peuvent profiter d'une baignade improvisée. "Aller Rio, à l'eau !"