Un mois après les intempéries qui ont balayé la Vallée d'Aspe et le Haut-Béarn dans les Pyrénées-Atlantiques, les éleveurs avaient toujours une partie de leur matériel bloqué dans les estives, la route étant impraticable. Le ministère des Armées a envoyé des hélicoptères de combat en renfort, pour aider au transport.
L'opération était délicate mais attendue. Un mois après les grosses intempéries du 6 et 7 septembre qui ont impacté la vallée d'Aspe et le Haut-Béarn dans les Pyrénées-Atlantiques, l'armée a débuté l'héliportage de matériel lourd, laissé par les bergers à l'estive de Banasse. Ce vendredi 11 octobre, le Cougar du 5ᵉ régiment d'hélicoptères de combat a été utilisé pour transporter une machine à traire de 1200 kilos pour rejoindre la plaine, comme le montre cette vidéo :
"Seule l'armée pouvait nous apporter ces moyens"
Jean-Marc Domengeus attendait impatiemment de retrouver sa machine, mais celle-ci a été endommagée pendant le passage de la tempête Kirk, ce mercredi. Elle a dû être repositionnée par les militaires avant de quitter le sol. "Il faut la remettre en état , je ne sais pas si elle est réutilisable", s'inquiète l'éleveur.
Sans attendre l'aide de l'armée, les agriculteurs s'étaient organisés pour récupérer leur production, leur fromage et autres outils avec des hélicoptères privés.
Tout ce qui était léger a été descendu par les éleveurs, mais en ce qui concerne ces machines à traire plus lourdes, on avait besoin de moyens spécifiques et seule l'armée pouvait les apporter
Julien Charles, préfet des Pyrénées-Atlantiques
De nouvelles opérations dans les prochaines semaines
D'autres opérations seront organisées dans les prochains jours et prochaines semaines pour transporter encore deux autres machines à traire et 5 à 6 véhicules restés coincés dans la vallée, alors que l'accès par la route est toujours impossible.
"Certains sentiers ont été réparés pour permettre aux troupeaux de descendre, confirme le représentant de l'Etat. Il y a encore quelques troupeaux qui sont en estive et vont descendre dans les quinze jours qui viennent. On va avoir encore un gros travail de reconstruction et de financement, car un certain nombre de sentiers n'existent plus."
Remettre en état la RN 134
Autre chantier qui a débuté cette semaine, celui de la route nationale 134. Lors des intempéries, cette voie qui relie la France à l'Espagne s'était ouverte en deux.
Les équipes chargées du chantier ont d'abord trié les matériaux ravinés par les fortes pluies et consolidé les talus, afin de positionner les engins. 30 000 mètres cubes seront utilisés pour combler la brèche. Mais cela ne sera pas suffisant, selon Francis Larrivière, directeur adjoint à la DIRA (direction interdépartementale des routes-Atlantique).
"On va remonter les matériaux entre 5 et 8 mètres, et à partir de là, on pourra approvisionner la brèche par le sud et par le nord, en créant des pistes depuis la RN 134", explique-t-il.
Si le chantier n'est pas complexe, il devra composer avec la météo et surtout les pluies. "Les sols qui se gorgent d'eau et fragilisent les talus, mais ce sont des matériaux de qualité", nuance le technicien qui ne semble pas inquiet.
La fin du chantier est estimée à début janvier 2025. Pendant toute sa durée, un chemin piétonnier sera conservé pour les travailleurs transfrontaliers qui transitent quotidiennement par la vallée d'Aspe.