Mort d'Elisa Pilarski, tuée par son chien Curtis : le parquet demande le renvoi de son compagnon devant la justice

Près de cinq ans après la mort d'Elisa Pilarski, une jeune Béarnaise mortellement agressée par un chien pendant une promenade en forêt dans l'Aisne, le parquet de Soissons a demandé le renvoi de son compagnon Christophe Ellul devant le tribunal correctionnel. Le dressage du chien Curtis et ses conditions de détention sont notamment mises en cause.

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Christophe Ellul pourrait bien être jugé pour la mort de sa compagne, Elisa Pilarski. Le parquet de Soissons a requis son renvoi devant le tribunal correctionnel, trois ans après sa mise en examen pour homicide involontaire. 

Un seul animal à l'origine des morsures

Le 16 novembre 2019, la Béarnaise Elisa Pilarski, âgée de 29 ans, se promène en forêt de Retz, dans l'Aisne, avec son pitbull Curtis. La jeune femme, enceinte de six mois, sera retrouvée morte ce même jour. Son corps présentait de nombreuses traces de morsures. Rapidement, son compagnon Christophe Ellul, qui avait été appelé au téléphone par la victime avant qu'elle ne succombe, met en cause des chiens participant à une chasse à courre à proximité. Une hypothèse, qui, si elle déclenche une guerre médiatique entre pro et anti vènerie, n'est pas retenue par le parquet.

"L'instruction a permis de réunir des charges suffisantes pour identifier le seul animal à l'origine des blessures, à savoir le chien Curtis, appartenant à Christophe Ellul", écrit le parquet de Soissons. 

À l'inverse, les éléments issus de l'information judiciaire ont permis d'écarter l'hypothèse d'une attaque de la jeune femme par les chiens de la chasse à courre.

Parquet de Soissons

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Curtis, un chien dangereux et détenu illégalement

Le parquet justifie ses réquisitions par des éléments "issus des échanges téléphoniques entre Christophe Ellul et Elisa Pilarski, des témoignages et des éléments objectifs communiqués par les participants à la chasse à courre", poursuit le procureur. Autres éléments déterminants : des analyses ADN et la comparaison des mâchoires des différents animaux avec les lésions retrouvées sur le corps d'Elisa Pilarski. 

Il est par ailleurs reproché à Christophe Ellul le fait d'avoir laissé Curtis, "un chien dangereux" à la garde de sa compagne,  "alors que celle-ci était enceinte et qu'elle n'en connaissait pas pleinement le comportement, faisant courir un risque grave à sa compagne". Un chien détenu illégalement et dont les modalités de dressage peuvent "être assimilées à une forme de maltraitance" poursuit le parquet.

Circonstances aggravantes

Ces circonstances aggravantes, Me Xavier Terquem-Adoue, l'avocat de la famille d'Elisa Pilarski les a soigneusement relevées. "Pour un homicide involontaire, la peine encourue est de cinq ans. Avec une circonstance aggravante, c'est sept ans, avec plus de deux circonstances aggravantes, c'est dix ans, note-t-il. Et j'en ai douze !" Parmi elles, le fait que Curtis ait été illégalement importé en France, ne portait pas de muselière, que son maître ne possédait pas de permis de détention pour un tel chien, ni n'ait procédé à une évaluation comportementale de son animal. Curtis, qui n'était pas stérilisé, avait été dressé au mordant. 

Les réquisitions du parquet étant définitives, le juge d'instruction a désormais pour charge de rendre une ordonnance de règlement, et d'opter, soit pour un renvoi devant le tribunal correctionnel, soit pour un non-lieu. Il est encore donc trop tôt pour connaître la date d'un éventuel procès. D'autant plus que la famille de la victime s'interroge sur plusieurs points :  le délai d'1 heure 40, entre le moment où Elisa Pilarski, alors attaquée par Curtis, a appelé son compagnon à l'aide, et le moment où celui-ci a appelé les secours. La famille le soupçonne d'avoir modifié la scène de découverte du corps avant leur arrivée. 

Pour ces faits, Me Terquem-Ardoue a déposé deux recours devant la chambre d'instruction de la cour d'appel. 

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