Une Paloise victime des violences de son conjoint a accepté de raconter son calvaire à l'une de nos équipes. Une spirale infernale dont elle a réussi à se sortir grâce à une association. L'année dernière 241 procédures de violences sur conjoints ont été enregistrées au tribunal de Pau.
C'est l'un des dossiers de la rentrée pour le gouvernement : la lutte contre les violences faites aux femmes. Et la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a rappelé sa détermination après le SOS lancé dimanche dernier par la comédienne Muriele Robin. Bouleversée par son interprétation de Jacqueline Sauvage, l'actrice a interpellé Emmanuel Macron sur les violences conjugales.
Rares sont ces femmes victimes des coups de leur conjoint à accepter de témoigner devant une caméra. Léonie, dont nous avons modifié le prénom, a bien voulu nous raconter son histoire, mais à visage masqué. Cette Paloise septuagénaire a donc retracé les contours de cet épisode de sa vie. C'était il y a quatre ans. Elle rencontre alors un homme sur internet. Il prendra très vite possession de sa maison, puis de sa vie. Les premiers coups tombent.
C'est arrivé le jour où j'ai retrouvé dans la rue un smartphone. Il m'a dit qu'on allait le garder, le délocker et le revendre. J'ai dit : "non il n'en est pas question !" J'ai eu le réflexe d'appeler la gendarmerie. Il m'a alors pris le téléphone des mains, il l'a cassé puis m'a propulsée sur la canapé, m'a bloquée avec ses genoux et ses mains. Et il m'a dit : "je sais comment frapper sans que cela marque".
Le rôle crucial de l'APAVIM
Pour Léonie, le calvaire a continué jusqu'au jour où elle a décidé de quitter cet homme. A l'APAVIM (Association Pyrénéenne d'Aide aux Victimes et Médiation) elle a pu être prise en charge aussi bien par des psychologues que des assistantes sociales ou des juristes. Léonie a ainsi bénéficié d'une prise en charge globale. Ce qui a permis de débloquer sa situation c'est la parole. Car rares sont en effet ces femmes à oser parler. A l'association elles peuvent être entendues sans jugement. Une écoute indispensable pour se reconstruire. Créée en 1987, l'APAVIM aide toute personne victime d’une infraction pénale. Ses services sont gratuits et confidentiels.
Des téléphones désormais délivrés pour appeler au secours
Pour les cas les plus graves un dispositif a été mis en place il y a quelques années pour les personnes victimes de violences conjugales. Depuis juin il est effectif à pau. Il s'agit d'un "téléphone grave danger". Un portable sur lequel les victimes appuient pour déclencher les secours. Par une simple pression sur un bouton, une plateforme de télé-assistance est prévenue et peut ainsi envoyer sur place les forces de l'ordre ou de gendarmerie.Ce dispositif est possible lorsqu'une procédure judiciaire est en cours à l'encontre de l'agresseur avec notamment une mesure d'éloignement prise par un juge. C'est l'APAVIM qui évalue la situation des victimes pour savoir si elles peuvent bénéficier de ce téléphone.