Au lycée et centre d'examen Saint John Perse à Pau, une centaine de candidats au bac n'ont obtenu que des résultats provisoires. Leur note de philosophie n'a pas encore été prise ne compte, du fait de la grève des notes de plusieurs enseignants correcteurs.
Au milieu des effusions, des mines plus circonspectes. Alors que les lycéens ayant passé le bac au sein de l'établissement Saint John Perse de Pau se sont, comme tous les candidats français, précipités pour obtenir leurs résultats du bac, certains restent en attente.
Leurs résultats sont bien tombés, mais ils ne sont que provisoires. En cause, la grève des notes de certains enseignants correcteurs. Ces derniers, dans un conflit avec le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer au sujet de la réforme du lycée, ont bien corrigé leurs copies mais ont refusé de rentrer les notes dans le serveur informatique dédié.
Note provisoire basée sur le contrôle continu
S'en est suivi un gros cafouillage au niveau des jurys d'admission, et l'attribution aux candidats lésés d'une note basée sur le contrôle continu. Julian, en classe de Terminale ES, est de ceux-là, et le lycéen va "moyen", ce vendredi matin. Il a découvert son résultat affiché sur une feuille barrée de jaune, la liste des candidats aux résultats provisoires. A l'heure actuelle, le lycéen n'est pas admissible, il va devoir passer par la case rattrapage."Il me manque un point. Je reviens au rattrapage pour un point, se désole-t-il. Je ne sais pas quand j'aurai ma vraie note, ils m'ont juste dit de venir lundi à 8 heures".
Je sais que je vais avoir le bac, un point ça ne doit pas être très dur à rattraper, mais je suis un peu soulé
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Grosses tensions aux délibérations
Comme Julian, une centaine de candidats n'ont obtenu que des résultats provisoires, basées sur une note aléatoire à l'examen de philosophie. Pour les plus chanceux, c'est juste la question de la mention qui est en jeu. Pour d'autres, c'est la réussite à l'examen qui est remise en cause.Le ministre de l'Education avait dans un premier temps affirmé que la note au contrôle continu des élèves serait prise en compte, le temps que tous les résultats soient entrés dans les serveurs informatiques.
Mais dans les faits, la journée de jeudi, au cours de laquelle les jurys délibéraient a été source de grosses tensions, certains correcteurs refusant que l'option du contrôle continue soit privilégiée, au nom de l'équité. D'autres ont assuré avoir "inventé" des notes pour combler le vide.
"Déception"
"C'est une déception, estime Timothée Coyras, professeur de philosophie à Pau. J'ai une élève qui est en larmes. J'ai plusieurs élèves concernés et dont la note au contrôle continu a été prise, alors qu'ils ont de bonnes chances d'avoir obtenu de meilleurs résultats à l'examen".
Les résultats des candidats au rattrapage seront connus dès le début de la semaine prochaine.