Les inondations de ces derniers mois ont laissé des traces dans le Béarn : des tonnes de déchets se sont déversées et étalées sur les berges du gave de Pau (Pyrénées-Atlantiques) après les crues. Ce dimanche 6 février, des bénévoles ont nettoyé les rives.
Les berges du gave de Pau en avaient bien besoin. Après les importantes inondations de mi-décembre et de début janvier, un ramassage des déchets sur les rives était organisé ce dimanche 6 février. Il a mobilisé près de 80 bénévoles à Mazères-Lezons, à l'initiative du club de canoë-kayak de Pau.
Avec les fortes inondations de décembre et de janvier, le niveau de l’eau est monté. En sortant de son lit, la rivière fait déborder d'anciennes décharges sauvages. “Ce sont des centaines de milliers de tonnes de déchets”, se désole Sylvain Puy, coordinateur général de Pau Canoë-Kayak. “Aujourd’hui, on ne voit que des zones herbeuses, sur lesquelles on peut marcher et se promener. Mais sous certaines d’entre elles, il y a des décharges vieilles de 40, voire 50 ans.”
"Ça n’a rien à faire dans une rivière !"
Gants et sacs poubelles à la main, les bénévoles ne font pas un pas sans tomber sur un déchet. Beaucoup de plastique et de déchets industriels. Un père et son fils essaient de dégager une plaque de fer rouillée, à l’aide d’une grosse branche en bois. ”On dirait une partie d’un frigo, ou de machine à laver ça n’a rien à faire dans une rivière !”, se désole le père.
Un peu plus loin, une autre bénévole ramasse de vieux déchets plastiques qui se sont effrités avec le temps. “Avec cette société de consommation, on laisse vraiment beaucoup de choses à nos enfants”, lance-t-elle. “Ça me désole, ça me désespère.” Avant de poursuivre : “Je me sens responsable, je fais partie de la génération responsable de tous ces déchets. Même si politiquement, il n’y a pas que moi !”
"Travailler le problème à la racine"
Parmi de nombreux bénévoles, un sentiment de grande lassitude règne. Pour Philippe Glorieux, co-secrétaire de l’association La Passerelle, qui s'associe à la collecte du jour, il faut “travailler le problème à la racine”. Selon lui, "ce n’est pas aux citoyens de s'occuper du ramassage des déchets. On le fait bien évidemment car on aime notre Gave qui est magnifique, mais il y a un problème de fond.” Il aimerait que le département prenne ses responsabilités.
C’est une catastrophe écologique à long terme et annoncée. On le sait à chaque crue.
Philippe Glorieux, co-secrétaire de l’association La Passerelle
CARTE. Mazères-Lezons, près de Pau