VIDÉO. Uniforme à l'école : premiers essayages des tenues dans la seule école test de Nouvelle-Aquitaine

Avant son éventuelle généralisation en 2026, l'uniforme en classe est expérimenté près de Pau, dans la seule école publique de notre région à tester le dispositif. Les enfants ont essayé les tenues qu'ils porteront à la rentrée. Des vêtements fabriqués par une entreprise locale.

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"Mon préféré, c'est le pull : il est trop doux ! " Meria est en classe de CE1. Comme les 130 élèves du regroupement scolaire de Labastide-Monréjeau et de Labastide-Cézéracq en Béarn, elle portera l'uniforme à la rentrée prochaine.

En attendant, il faut essayer les modèles. Alors, ce matin-là, il y a comme un parfum de défilé de mode dans cette petite école rurale près de Pau, la seule des Pyrénées-Atlantiques à expérimenter l'uniforme. Elle est aussi l'unique école publique de Nouvelle Aquitaine à avoir dit oui au dispositif initié par le gouvernement à l'automne dernier, précise le rectorat de Bordeaux.

Tour à tour, les écoliers enfilent les tenues pour choisir la bonne taille. Chaque élève de primaire sera doté de quatre polos bleu ciel et de deux sweats gris souris. Les plus petits porteront des blouses bleues. Quant au bas, ce sera au choix de chaque parent, pantalon ou jupe, mais dans un ton neutre. 

Des vêtements faits en Béarn, en partie payés par l'État

Durant deux ans, ces écoliers vont donc être ainsi habillés à l'identique. Et avec des vêtements français. Les tenues sont en effet réalisées à quelques kilomètres de l'établissement scolaire, par l'atelier Léopoldine de Bizanos. Les habits sont d'ailleurs confectionnés avec des tissus en partie locaux. Même l'écusson sur les vêtements a été créé par une graphiste béarnaise, à Monnein.

" On a créé les patronages à l'atelier. Et on a trouvé de la matière française pour les polos. Il faudra maintenant un mois de travail pour trois personnes à l'atelier, afin de fabriquer l'ensemble des lots pour la rentrée", explique Sabrina Mainard. La cheffe d'atelier à Léopoldine a fait le déplacement pour les essayages dans l'école et se dit ravi par les premiers retours des enfants et de leurs parents.

C’est un projet intéressant, car on voit qu’il y a une émulation autour et ça pourra déboucher peut-être sur d’autres commandes.

Sabrina Mainard, cheffe d'atelier à Léopoldine

Un millier de vêtements seront ainsi fabriqués pour habiller les enfants durant les deux années d'expérimentation dans l'école.
Facture de l'équipement : environ 15 000 euros dont la moitié sera payée par les deux communes du regroupement scolaire et la seconde moitié par l'État.

Un test pour voir le comportement des élèves et leurs résultats scolaires

L'expérimentation est lancée en coordination avec les enseignants et les parents, tient à rappeler le maire de Labastide-Monréjeau. Jean-Simon Leblanc et son collègue de Labastide-Cézérac sont les seuls maires des Pyrénées-Atlantiques à avoir répondu favorablement à l'expérimentation nationale.
"On parle souvent des problèmes dans l'éducation nationale. C'est quelque chose qui peut être intéressant pour savoir si l'uniforme a une utilité ou non dans nos écoles ", confie Jean-Simon Leblanc.

On veut voir si ça améliore le comportement des enfants et les résultats scolaires

Jean-Simon Leblanc, Maire de Labastide-Monréjeau (SE)

Généralisation de l'uniforme en 2026 ?

Moins d'une centaine d'établissements scolaires publics en France se sont portés candidats à l'expérimentation du port de l'uniforme. Un seul donc dans notre région. C'est moins qu'espéré par Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale, au moment de l'annonce du dispositif à l'automne dernier.
Mi-février, à la date butoir donnée aux collectivités locales pour se porter candidates, 87 établissements avaient donné leur accord, selon l'actuelle ministre Nicole Belloubet. L'appel à candidature est prolongé jusqu'en juin.

Deux comités, dont un faisant appel à des chercheurs, évalueront chaque expérimentation menée en France, notamment l'effet de l'uniforme sur les résultats scolaires et le comportement des élèves.
Selon le ministère de l'Éducation nationale, le port de la tenue commune vise à réduire les différences sociales, à lutter contre le règne de l’apparence et contre toutes formes d’inégalités et de prosélytisme.

Si les tests sont concluants, une généralisation du port de l'uniforme sera mise en place en 2026 dans tous les établissements scolaires publics.

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