Reconnus coupables : Wyssem Manai est condamné à 15 ans et Maxime Guyennon à 13 ans par les jurés de la cour d'assises de Pau, dans le procès de l’homicide du chauffeur de bus de Bayonne. Un verdict trop clément pour la femme de Philippe Monguillot qui ne cache pas sa colère.
C'est l'issue d'un procès très médiatique. Les jurés ont délibéré pendant près de cinq heures. Wissem Manai et Maxime Guyennon sont condamnés pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le premier écope de 15 ans de réclusion, le second de 13 ans. À l'issue du verdict, la famille du chauffeur ne cache pas sa colère. "Ça ne me suffit pas du tout évidemment. Mon mari a pris la perpétuité, on aurait aimé être écoutées, on a réclamé une justice exemplaire. On ne peut pas dire qu’on l’ait eu, bien qu’ils soient condamnés, qu’ils pourrissent en prison." Véronique Monguillot espérait une peine beaucoup plus lourde.
"Qu'on nous laisse tranquilles"
"Ils ont tué mon époux, ils ont tué le papa de mes filles. Moi ma vie est finie depuis le 5 juillet 2020. Qui va les porter ? Il manque le pilier, il ne reviendra plus. Mon époux est entre quatre planches depuis trois ans. Qu’on nous laisse tranquilles, ce que je demande maintenant, c'est qu'on oublie les Monguillot que je puisse respirer avec mes filles et qu’on essaie un peu de se reconstruire".
Si la déception est grande pour la famille du chauffeur de bus, " l’essentiel est acquis " pour leur avocat. "C’est une réaction sous l’émotion, les choses vont faire leur travail avec le temps. Ils sont condamnés tous les deux et solidairement, la thèse de la scène unique de violences s’est imposée", explique Me Alexandre Novion.
Satisfaction des avocats de la défense
Les avocats des jeunes condamnés sont plutôt satisfaits de la décision rendue par la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques. Les peines sont quasi conformes de celles requises par l'avocat général.
"Tous ceux qui attendaient, espéraient ou incantaient un verdict de prison à perpétuité, peine maximale, sont sans doute ce soir déçus. La justice a rendu une décision que j'ose qualifier d'harmonieuse, loin des incantations, loin des appels qui, par moment, confinaient à la haine. Cette décision est rendue dans les fourchettes de la loi pénale. Elle permet à ce garçon d’espérer un avenir, de construire un projet de sortie dans quelques années", tonne Me Thierry Sagardoytho, le défenseur de Wissem Manai qui a porté le coup de poing fatal à la victime.
Les avocats des condamnés ont fait savoir qu'ils ne feraient pas appel de cette décision.