Le confinement des personnes SDF ou en situation de précarité est un sujet complexe et délicat. Au Pays basque, associations et bénévoles oeuvrent sans relâche pour que tout se passe le mieux possible.
Depuis le début du confinement, les mairies de Bayonne et Biarritz ont ouvert deux lieux d'hébergement d'urgence temporaires pour les personnes en grandes difficultés. Ces lieux resteront ouverts jusqu'à la fin de la crise sanitaire.
A Bayonne, la salle Lauga accueille 40 personnes dans des boxes individuels et à Biarritz, le gymnase Nautary dispose de 22 places. Les accueillis disposent d'un lit, d'un service de petite restauration, de sanitaires et de niches pour les chiens (à Biarritz). Ils peuvent rester jusqu'à la fin de l'épidémie.
C'est une logistique complexe qui fait appel à de nombreux intervenants : services techniques de Bayonne et Biarritz, banque alimentaire, Médecins du monde, Croix rouge, Secours catholique, associations, bénévoles… La coordination est assurée par Atherbea, une association spécialisée dans l’accueil, l’hébergement et la réinsertion sociale des personnes en détresse.
Outre ces deux sites, les autres lieux d'accueil habituels continuent à fonctionner. C'est le cas de « Ma nuit » à Anglet et du « Centre équestre » à Biarritz qui disposent respectivement de 28 et 12 places. Pour limiter le risque de contagion, ces lieux de « mise à l'abri » ont toutefois vu leurs capacités réduites de moitié mais sont en revanche ouverts 24h sur 24, ce qui n'est pas le cas en temps normal.
143 bénévoles mobilisés
Pour faire fonctionner les accueils de Bayonne-Lauga et Biarritz-Nautary, les bénévoles sont épaulés par des travailleurs sociaux, des éducateurs et par les professionnels d'Atherbea. Et ils n'ont pas la tâche facile, la population des précaires et des sans-abris étant particulièrement sous tension en cette période de confinement.Christian Murat connaît bien la question. Il est militant associatif de longue date dans le domaine de l'aide aux précaires. Ancien d'Atherbea, il fait aujourd'hui partie de la fondation Abbé Pierre et est à l'origine de la création du Point Accueil Jour de Bayonne et de la Maison de Gilles à Biarritz (hôtel social).
Quelques violences verbales et physiques sont à déplorer mais rien de dramatique, l'important c'est de souligner le travail remarquable et l'implication de tous les bénévoles. Certains ont des problèmes psychologiques ou des problèmes d'alcool. Il n'est donc pas aisé de leur faire comprendre, admettre et appliquer les règles du confinement.
En cette période de pandémie, certaines structures comme le Point Accueil Jour (PAJ) de Bayonne, ont fermé pour raisons sanitaires. Ce n'est pas sans poser problème car cela implique par ricochet un afflux de personnes à Lauga. La multiplication des entrées et des sorties, la promiscuité, ne permettent pas le confinement des 40 personnes hébergées sur place.
Pour éviter cela, il a été décidé de rouvrir le PAJ trois demi-journées par semaine pour la distribution de denrées alimentaires. Cela devrait permettre de soulager Lauga. Par ailleurs, l’installation de douches extérieures pour ceux qui ne sont pas hébergés sur place, et l'installation de lave linge sont à l’étude.
Sur le BAB, la population en détresse ayant recours à tous ces lieux d'hébergement est estimée à 150 personnes.