La crise sanitaire fait craindre une hausse du coût du transport frigorifique, pénalisant des entreprises déjà fragilisées.
L'entreprise Alpena fabrique et commercialise les produits de la marque basque « les saveurs d'Amatxi ». Avec l'épidémie du coronavirus, les tarifs du transport frigorifique se sont envolés mettant en péril l'entreprise. Une solution de compromis vient d'être trouvée.
Alpena est une petite entreprise alimentaire installée à Villefranque, à quelques kilomètres de Bayonne. Elle produit et commercialise des pizzas, des croquettes, du jambon, de la morue et des taloa (galettes basques). Ses clients sont la restauration, la moyenne et la grande distribution. Elle a parallèlement une activité événementielle destinée à sa promotion (salons, foires…), actuellement en sommeil en raison de la crise.
Le 23 mars, l'entreprise déjà fragilisée, a reçu un courrier de son transporteur frigorifique STEF lui annonçant une hausse de ses tarifs de 8,5 %, rétroactive au 17 mars, le premier jour du confinement. Stupeur et bien mauvaise nouvelle pour cette jeune société créée il y a quelques mois et qui emploie quatre cuisiniers.
On ne peut pas répercuter la hausse du prix du transport sur nos fournisseurs, c'est inadmissible.
Nathalie Laouti-Savariaud - co-gérante d'Alpena
La société STEF est l'une des trois plus grosses entreprises françaises de transport frigorifique. Elle justifie cette augmentation de tarif par le fait que depuis le début de la crise sanitaire, ses camions reviennent parfois à vide et qu'elle doit faire appel à des sous-traitants afin de faire rouler de plus petits camions.
On essaie de continuer à répondre à la demande, il faut absolument sauvegarder l'emploi.
Peio Abeberry - co-gérant d'Alpena
Pour Alpena, il est inconcevable de répercuter cette hausse du coût du transport sur ses fournisseurs qui sont bien souvent de petites structures ou de petits producteurs locaux. Les trois co-gérants ont donc vivement protesté auprès de STEF qui a accepté de faire marche arrière. L'entreprise de transport regrette l'émoi suscité par sa politique tarifaire et a décidé de renégocier ses tarifs au cas par cas avec chaque client, une solution de compromis qui va mettre un terme au conflit et donner une bouffée d'air pur à la petite société basque.