La ligne ferroviaire reliant Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques), rouverte le mois dernier après de coûteux travaux de modernisation, a été fermée jusqu'au 3 janvier, a indiqué mercredi la CGT, qui dénonce un "chantage" de la SNCF sur les syndicats.
"Depuis hier (mardi), la SNCF a décidé de fermer la ligne Bayonne/Saint-Jean-Pied-de-Port. Il n'y a que des cars de substitution", a déclaré à l'AFP Julien Delion, secrétaire du syndicat de cheminots CGT de Bayonne. Cette fermeture doit durer "jusqu'au 3 janvier minimum".La ligne avait rouvert le 22 novembre après un an de travaux de réhabilitation qui ont coûté 44 millions d'euros, financés à parts égales entre SNCF Réseau, l'Etat et la Région Aquitaine.
Selon M. Delion, la décision de la SNCF de fermer cette ligne qui relie la Côte basque aux contreforts des Pyrénées n'est pas justifiée par un problème de fréquentation ou de sécurité.
Pour lui, il s'agit d'un "chantage vis-à-vis des syndicats" de cheminots qui dénoncent depuis des mois des problèmes de sécurité sur certains types de train et refusent à ce titre de les faire rouler, comme sur la ligne Bordeaux-Hendaye (Pyrénées-Atlantiques).
Contactée par l'AFP, la direction régionale de la SNCF Poitou-Charentes-Aquitaine n'avait pas réagi en début d'après-midi.
Comme la CGT des cheminots l'explique dans un communiqué, le syndicat s'inquiète de multiples problèmes de "déshuntage" (rupture de liaison électrique entre le train et les rails) survenus ces derniers mois sur des trains autorail X73500 du constructeur Alstom. Or c'est la liaison électrique entre le train et les rails qui permet d'activer la fermeture des passages à niveau automatiques et garantit le fonctionnement de systèmes anti-collision.
Le syndicat a d'ailleurs déposé plainte contre la SNCF pour "mise en danger de la vie d'autrui" après un incident sur un X73500, qui avait "déshunté" à sept reprises le 11 janvier entre Bordeaux et Bayonne, franchissant à 130 km/h un passage à niveau dont les barrières étaient restées ouvertes.
A la suite d'une enquête interne sur cet incident, la SNCF estimait en septembre dans un communiqué "que les circulations des matériels 73500 pouvaient se poursuivre en toute sécurité sur le réseau". Plus de 300 exemplaires de cet autorail sont en circulation.