Ancien international, coach de l'Aviron Bayonnais de 2012 à 2014, Christophe Deylaud s'est fendu de déclaration percutantes dans les colonnes de Midi Olympique. Le rugby français en prend pour son grade.
C'est auprès de nos confrères de Midi Olympique que Christophe Deylaud a livré ses états d'âme. Dans le numéro du 30 juin, il revient sur les récentes performances de l'équipe de France, mais aussi sur le Top 14 et les évolutions du rugby français. L'ancien entraîneur de l'Aviron Bayonnais n'est pas tendre. Morceaux choisis.
Le Top 14 :
Notre championnat s’est structuré autour du pognon. [...] L’efficacité est plus importante que le spectacle. Il faut revoir la formule du championnat. Aujourd’hui, c’est juste un eldorado pour des joueurs qui veulent s’en mettre plein les poches".
Selon lui, le développement récent du championnat de France et l'ouverture massive au recrutement de joueurs internationaux prend une mauvaise tournure.
Ce championnat nous pose problème. Le Top 14 est devenu un championnat mondial mais ce n’est plus le championnat de France puisqu’il est constitué à 90% d’étrangers dans les effectifs. [...] Où sont les présidents de la FFR et de la LNR ? Quand vont-ils taper du poing sur la table?
Les dirigeants :
On pourrait s'attendre à un jugement sévère envers Mourad Boudjellal, le fantasque président de Toulon, en partie à l'origine de la recrudescence de joueurs étrangers dans le Top 14. Christophe Deylaud reste néanmoins mesuré.
Je dis respect. Il a reconstruit le rugby à Toulon. Et on ne peut rien dire sauf bravo. […] Je suis admiratif de son parcours". Deylaud regrette toutefois que "par sa façon de faire, il a creusé un écart avec les autres clubs"
Les ambitions personnelles de certains sont aussi un frein à des réformes efficaces pour le rugby français, constate l'ancien international.
Des entraîneurs comme Laporte et Galthié sont aujourd’hui dans de grosses structures et ferment les yeux. Pourtant, Laporte doit savoir comme personne ce que ressent le staff actuel de l’équipe de France. D’autres ne disent rien car ils pensent avoir le potentiel pour arriver un jour au poste de sélectionneur. Mais il ne faut pas qu’ils croient qu’ils pourront changer quelque chose quand ils seront en place.
Les arbitres :
Selon Christophe Deylaud, ils ont eux aussi une part de responsabilité et doivent en prendre conscience.Je ne vais pas dégueuler sur les arbitres. Je ne suis pas là pour donner des leçons mais qu’ils prennent conscience qu’ils font partie de la problématique. Je pense qu’ils ont aussi un rôle à jouer. Nos matchs de championnat sont très hachés, manquent de vitesse, avec peu de prises de risques.
L'intégralité de cet entretien est à retrouver dans le dernier numéro de Midi Olympique.