L’arrêt de la cour d'appel de Pau a rendu sa décision : 5 ans de prison dont 3 et demi ferme assorti d'une mise à l'épreuve concernant Chantal Boix-Dieudonné accusée d'avoir escroqué la Sécurité sociale (CPAM) pour plus de 600.000 dans une affaire impliquant un trafic avec des toxicomanes.
Une peine alourdie par rapport à la peine prononcée en première instance. L’avocat général Jean-Bernard Rouch, avait requis à l’encontre de la pharmacienne lors du procès en appel en octobre 2013 une peine de 5 ans de prison dont 2 ferme, interdiction d'exercer, mise à l'épreuve et indemnisations des parties civiles.
La pharmacienne, qui avait déjà effectué quatre mois de détention provisoire, était absente à la lecture du délibéré.
Une interdiction définitive d'exercer sa profession avait déjà été prononcée à son encontre ainsi qu'une suspension par l'Ordre des pharmaciens. Son avocat Me Frédéric Dutin a annoncé qu'elle allait se pourvoir en cassation, dénonçant "une instruction bancale", "caractérisée par des insuffisances notamment au niveau des investigations financières". "Mme Boix est un bouc émissaire qui masque une forêt de responsabilités notamment concernant les médecins prescripteurs", a-t-il accusé.
La cour a condamné un complice, Ahmed Khodja, un ex-toxicomane, à trois ans de prison dont 18 mois ferme, contre 24 en première instance, pour "complicité d'escroquerie et recel".
Selon Mme Boix-Dieudonné, M. Khodja exerçait sur elle "des pressions" et des "intimidations sur ses enfants", qui expliqueraient les faits qui lui sont reprochés. Ce dernier a allégué le contraire, assurant n'avoir été qu'un "rouage" de son système
Entre 2004 et 2007, Chantal Boix-Dieudonné Chantal Boix-Dieudonné, pharmacienne rue d'Espagne à Bayonne a été accusée d'avoir organisé "tout un système" avec les deux toxicomanes complices. A la place de délivrer des médicaments (coûteux) contre le sida ou l'hépatite C à des toxicomanes (...), elle leur remettait par l'intermédiaire de ses complices des enveloppes contenant une somme d'argent correspondant à une partie du remboursement du traitement par la CPAM.