Perquisition à Ossès : la propriètaire placée en garde à vue

Cette perquisition, d'une maison d'Ossès en Basse Navarre, fait suite à l'arrestation ce mercredi de deux militants présumés de l'ETA qui auraient pu y trouver refuge ses derniers jours. La propriétaire a été placée en garde à vue. 

Ce mercredi matin, des élus d'Ossès avaient été convoqués par la police pour assister à la perquisition de la maison en l'absence de sa propriétaire, dans le cadre d'une enquête sur l'ETA. Celle-ci est arrivée sur place en milieu de matinée et a été placée en garde à vue. Elle a admis  avoir hébergé chez elle Xabier Goyenechea et Joseba Reta, les deux hommes interpellés mardi .

Ossès en émoi

Depuis deux jours, le petit village d'Ossès est sous haute tension. Mardi 2 habitants ont été interpelés et 7 personnes ont été blessées lors de heurts avec le RAID.
Mercredi soir, plusieurs centaines de personnes se sont réunies pour protester contre ces interpellations.

Ecoutez les explications de Stéphanie Deschamps.


Deux militants interpellés

De son côté, le ministère espagnol de l'Intérieur avait annoncé mercredi que deux hommes interpellés la veille en France figuraient sur la liste des membres de l'ETA "les plus recherchés en France et en Espagne", chargés de branche logistique.

L'opération menée par la garde civile espagnole et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Ossès mardi a débouché sur l'interpellation de Xabier Goyenechea, 35 ans et Joseba Reta, 56 ans, "en charge du département technico-logistique" de l'organisation,
précise le ministère dans un communiqué.
Cette branche "technique et logistique" avait remplacé la branche "militaire et logistique", depuis 2014, sans doute une conséquence de la décision de l'ETA de renoncer à la lutte armée.

Un lien avec Dammarie-les-Lys ?

Selon les autorités espagnoles le premier avait par le passé organisé des actions de "kale borroka" (lutte urbaine en basque) dans la ville
de Renteria, au Pays basque et participé "à diverses actions violentes" et "actes de sabotage" pour lesquels ils était recherché.
Il est également soupçonné d'avoir participé au vol de six véhicules en 2010 chez un concessionnaire de Dammarie-les-Lys, près de Paris. Un policier qui avait tenté d'arrêter les fuyards, avait été tué par balle, devenant le premier agent de police français tué par l'ETA.

Les empreintes du deuxième homme, déjà condamné pour appartenance à une organisation terroriste, avaient été retrouvées sur du matériel de l'ETA saisi en 2010, notamment.
Ils ont été arrêtés en compagnie de deux français qui les hébergeaient, précise-t-on de même source.

Après la découverte d'une cache

Ces arrestations interviennent après la découverte à Biarritz (sud-ouest de la France) fin mai d'une cache d'armes de l'organisation, qui s'était engagée à sceller ses arsenaux en vue de leur remise dans le cadre d'un "processus de paix", que Madrid et Paris ont toujours refusé.
Les gouvernements espagnol et français sont "des ennemis de la paix. A quoi répond sinon le scénario consistant à attaquer le processus ayant pour objectif de mettre hors d'usage les armes de l'ETA ?", avait accusé début juin l'ETA dans un communiqué.

L'ETA, tenue pour responsable de la mort d'au moins 829 personnes lors d'attentats commis au nom de sa lutte pour l'indépendance du Pays basque et de la Navarre, a renoncé à la lutte armée en octobre 2011.
Depuis, elle exige sans succès pour se dissoudre une négociation notamment pour régler la question des quelque 470 détenus de l'ETA incarcérés en France et en Espagne.

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