Une pétition en ligne, lancée dimanche, a déjà recueilli 14 000 signatures pour demander la libération et la levée des poursuites contre les 5 personnes interpellées dans la nuit de vendredi à samedi à Louhossoa. Elles sont actuellement en garde à vue dans les locaux du parquet antiterroriste.
Jean-Noël Etcheverry, co-fondateur de Bizi, d’Alternatiba et d’ANV-COP21, Michel Berhocoirigoin, co-fondateur et ancien président de la chambre d’agriculture alternative du Pays Basque, Stéphane Etchegaray, cameraman, Béatrice Haran-Molle, journaliste et Michel Bergougnian, coopérateur viticole, font l'objet d'une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs terroristes, infraction à la législation sur les armes et les explosifs en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste.Interpellés dans la nuit de vendredi à samedi chez Béatrice Haran-Molle à Louhossoa, ils ont été transférés tôt ce matin à Levallois-Perret dans les locaux du parquet anti-terroriste.
Les très lourdes charges dont il font l'objet contrastent avec leurs engagements relève l'avocat de Jean-Noël Etcheverry, Maître Jean-François Blanco : "Jean-Noël Etcheverry est un militant de la paix et du désarmement, il assume et revendique son acte, à savoir enclencher le désarmement de l'ETA" explique t-il.
Il ajoute que le groupe n'avait pas pour intention de détruire les armes découvertes dans la maison, mais de les neutraliser pour aider au processus de paix et au désarmement de l'organisation séparatiste basque.
"Ils ont certainement fait quelque chose de maladroit et de dangereux mais avec de bonnes intentions"
affirme l'avocat de Béatrice Haran-Molle, Maître Jean-Michel Baloup. Sa cliente dit ne pas avoir été au courant de la présence des armes. Elle ne faisait que louer une partie de sa maison à Jean-Noël Etcheverry assure t-elle.
Ce ne sont "ni des malfaiteurs ni des terroristes"
Les signataires de la pétition regrettent que "les autorités françaises et espagnoles ignorent le processus initié par les sociétés civiles des deux côtés des Pyrénées, préférant arrêter des militants non violents qui œuvrent de manière publique pour la paix et le désarmement dans la région".
Ils ajoutent que la démarche des personnes interpellées "ne mérite nullement de telles poursuites" et invitent les autorités "à faire preuve de discernement et de clairvoyance" expliquant que les militants arrêtés "ont choisi une démarche non violente, ils ne sont ni des malfaiteurs ni des terroristes. Ils sont au contraire d'infatigables artisans de la paix que nous soutenons dans cette épreuve".
Ils appellent "l'ensemble des organisations de la société civile, personnalités, intellectuels, artistes, et l'ensemble des citoyen à s'associer à cet appel" et à signer la pétition.
Le reportage d'Andié Hirrosbéhère avec les équipes de France 3 Euskal-Herri et France 3 pau-Sud-Aquitaine :
Soupçonnées notamment d'association de malfaiteurs terroristes, ils sont entendus par le parquet antiterroriste. Au pays basque, les soutiens sont nombreux. Ils voulaient juste enclencher le désarmement de l'ETA assurent leurs avocats. Le reportage de F3 Euskal Herri et F3 Pau Sud Aquitaine. Interviennent : 1/Jean-François Blanco, avocat de Jean-Noël Etcheverry, 2/Jean-Michel Baloup, avocat de Béatrice Haran-Molle