Depuis 40 ans, les membres du Réseau Ours brun arpentent régulièrement la montagne à la recherche d'empreintes ou de poils de plantigrades pour effectuer le suivi de la population dans les Pyrénées. Une population à surveiller de près depuis l'annonce de l'arrêt des réintroductions...
Mission de suivi des ours
En 1983, le Ministère en charge de l’écologie confie à L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) le suivi et l’étude de la population d’ours bruns sur le versant français des Pyrénées. Pour ce faire, l’ONCFS créé un réseau de correspondants : le Réseau Ours Brun (ROB).
Les membres du ROB, Réseau Ours Brun, ont pour mission de suivre régulièrement la population d’ours.
Des randonnées de reconnaissance sont effectuées pour collecter des indices de présence tels que des empreintes, des poils, des crottes ou autres observations directes.
Il a des arbres de marquage, on regarde s'il y a des poils. Ce sont des arbres sur lesquels les ours ont l'habitude de se frotter ou d'uriner pour se repérer, car ils ont l'odorat très fin. Ils peuvent ainsi retrouver une femelle si c'est un mâle, ou éviter un autre mâle, explique Gérard Caussimont du ROB.
Des caméras sont également installées en des points stratégiques de passage des animaux.
Cela permet de rentrer dans l'intimité de la faune sauvage sans la déranger, précise Gérard Caussimont.
Grâce à la géolocalisation, l'ourse Sorita a été vue sur la commune de Laruns dans les Pyrénées-Atlantiques en début de semaine. Claverina a été géolocalisée en Espagne, entre la Navarre et l'Aragon.
►VIDEO : voir notre reportage sur les traces de l'ours en Béarn :
"Il n’y aura plus de réintroduction d’ours" a réaffirmé le préfet
Eric Spitz a rappelé jeudi matin la position du gouvernement : plus de réintroduction d’ours dans les Pyrénées, sauf si un plantigrade meurt de la main de l’homme.
Dans un communiqué en date du 6 juin, les ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture confrontés à la résistance des éleveurs avaient annoncé conjointement « que le gouvernement n’engagera pas de nouvelles réintroductions d’ours » dans les Pyrénées, sauf si des ours sont tués par des hommes.
Face à la levée de boucliers liée notamment à l’introduction de deux femelles slovènes en 2018, le gouvernement a adopté une nouvelle feuille de route pour « mieux concilier l’activité pastorale en montagne avec la présence de l’ours ».
Gérard Caussimont estime qu'il faudra peut-être "des renforcements à l'avenir en fonction de l'évolution de la courbe démographique dans la chaîne des Pyrénées". En 2018, 40 ours ont été repérés par le ROB contre 47 en 2017.
Il ne faut pas s'interdire de réintroduire d'autres ours à l'avenir pour des raisons sociaux-politiques, estime Gérard Caussimont, il faut maintenir la population existante dans les Pyrénées.
En Ariège, un ours cause la mort de 260 brebis
Le dérochement de plus de 260 brebis qui s’est produit dans la nuit du 25 au 26 juin dans l’estive du Sénard, en Haute-Ariège, est dû à l'attaque d’un ours, selon la préfecture du département.
"Suite au constat réalisé sur place par les agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ce mercredi, les éléments recueillis permettent d'imputer le dérochement à l’ours", peut-on lire dans un communiqué.
"Une procédure d’indemnisation rapide sera mise en place pour les deux éleveurs concernés : elle inclura la perte des animaux tués mais également une indemnisation complémentaire spécifique aux dommages importants destinés à compenser les coûts de reconstitution du troupeau", précise la préfecture.