Lors de cette Coupe du monde de rugby, les clubs formateurs des joueurs de l’équipe de France sont souvent mis en avant et cités par Fabien Galthié, le sélectionneur national. À l’intérieur des terres, au Pays Basque, Saint-Pée-sur-Nivelle est le seul club amateur en France à avoir vu grandir deux de nos meilleurs internationaux, Charles Ollivon et Maxime Lucu.
À moins de dix kilomètres d’Espelette et de son célèbre piment, Saint-Pée-sur-Nivelle n’est pas le village le plus touristique, mais depuis le début de la Coupe du monde, il accueille pourtant les médias de toute la France. "Vous êtes la télé ? Vous venez pour le rugby ? On est très fier de Charles et Maxime ici, vous pouvez le dire !", nous apostrophent les habitants du village à notre arrivée.
Sur les hauteurs de la commune, le facteur vient discuter : "Vous êtes garés devant la maison du tonton de Charles, attention, il a un sacré caractère", plaisante-t-il. Sept mille habitants, et tout le monde se connaît ou presque. Et tout le monde a une anecdote sur Charles et Maxime. Le grand blond et le petit frisé sur cette photo jaunie, inséparables depuis leur enfance.
"Ils avaient la hargne"
Charles Ollivon et Maxime Lucu sont venus au rugby par tradition familiale, leurs pères jouaient ensemble, leurs frères allaient déjà à l’école de rugby, ils ont suivi la voie de leurs aînés. Nés tous les deux en 1993, ils se retrouvent dans la même équipe. "Ils étaient clairement au-dessus du lot et surtout, ils avaient la hargne, ils n’aimaient pas perdre", analyse Jean-Paul Lucu, le père de Maxime.
Cette complicité est un atout supplémentaire pour l’équipe de France. "Le fait d’être copains d’enfance, c'est clairement un plus pour la confiance. On se connaît par cœur, ça rassure," confie Maxime Lucu en conférence de presse. Les deux amis sont supportés par tout un village et évidement par leurs coéquipiers de l’époque à Saint-Pée, de qui ils sont restés très proches. "S’ils sont champions et ramènent la Coupe à la maison comme on dit, on va pouvoir poser une semaine de congés, ça va être une sacrée bringue", s’amuse Clément Ozcoidi, coprésident du SPUC.
De Saint-Pée au Stade de France
Sur ce terrain d’entraînement, au milieu des montagnes, des dizaines d’enfants habillés du maillot de leurs idoles. Attentifs et très appliqués, ici, ils savent qu’avec de la qualité et beaucoup de travail, tout est possible. "Charles et Maxime, ils ont commencé là comme nous, ils sont de notre village et ils y sont arrivés". Matthieu Gonzalez sourit, amusé par l’enthousiasme de ses cadets et juniors. "Depuis l’époque de Charles et Maxime, les choses ont beaucoup changé. Les gamins, on les garde moins longtemps. Dès qu’ils sont repérés, ils partent dans les gros clubs du coin, l’Aviron Bayonnais ou le Biarritz Olympique. J’espère que quelques-uns joueront chez les professionnels, certains le méritent", chambre l’éducateur. En attendant de futurs grands noms, Saint-Pée-sur-Nivelle, c'est tout un village qui pousse derrière ses champions.
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