Selon le communiqué de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, un foyer de grippe aviaire a été détecté hier, le 23 décembre à Malaussanne en Béarn. Une nouvelle zone de protection a été établie, les animaux seront abattus dans les plus brefs délais.
Le virus identifié est de type H5N1, "très contagieux" précise la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Ce virus, indique-elle, "circule actuellement largement en Europe chez les oiseaux sauvages et il s’est transmis aux volailles domestiques dans de nombreux pays européens".
Ce 23 décembre, un nouveau foyer à Malaussanne a donc été contaminé. Le petit village rural d'un peu plus de 400 habitants est situé à une quarantaine de kilomètres au nord de Pau.
La préfecture a ordonné l’abattage préventif des animaux le plus rapidement pour limiter au maximum la diffusion du virus à d’autres élevages.
Par ailleurs, une nouvelle zone réglementée de 21 communes est définie ce jour autour du foyer de Malaussanne. Le transport d'animaux vivants est interdit dans cette zone, y compris vers l'abattoir. Le transport de produits de volailles (viande, oeufs), de fumiers ou de lisiers est également prohibé en provenance ou à destination de cette zone.
C'est le quatrième foyer déclaré dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques en quatre jour. Le premier date du 19 décembre dans un élevage de palmipèdes d’Hastingues dans les Landes. Deux autres foyers ont été confirmés à Came dans les Pyrénées-Atlantiques les 20 et 21 décembre.
37 communes sont désormais en zone réglementée dans les Pyrénées-Atlantiques.
Une pression pour les éleveurs pendant les fêtes qui ont pourtant consenti des investissements pour se mettre aux normes.
Serge Mora, président du Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux) Landes est sceptique quant à l'efficacité des mesures sanitaires imposées après la détection de foyers : "Ils veulent nous faire faire des bunkers. Mais les bâtiments ne sont pas étanches et favorisent la propagation. Il n'y a rien à faire, ils ne veulent pas le concevoir", déplorait-il le 20 décembre dernier.
L'hiver dernier, le virus avait affecté 15 départements et conduit à l'abattage
de 3,5 millions de volailles d'élevage. Un scénario que le gouvernement veut, à tout prix, éviter.
Depuis début novembre, les autorités sanitaires demandent à tous les producteurs
de France métropolitaine de confiner leurs volailles afin d'éviter les contacts
avec les oiseaux migrateurs potentiellement porteurs du virus.
Mais l'enfermement de volailles habituées à évoluer dehors, est vécu comme un crève-coeur par les éleveurs. Les syndicats Confédération paysanne et Modef
l'ont dénoncé comme une "déclaration de guerre" aux modèles d'élevage les plus vertueux : autarcique (animaux élevés en autonomie totale sur la ferme), fermier (moins de 250 bêtes), bio, fonctionnant en circuit court.
Un confinement imposé aux canards, oies et poules contre lequel la Confédération paysanne a déposé un recours devant le Conseil d'Etat. La plus haute juridiction administrative française devrait rendre sa décision ce vendredi.