Y-aura-t-il du chocolat pour Pâques ? Les artisans chocolatiers du Pays basque s'adaptent face à la crise du coronavirus

Bayonne, capitale historique du chocolat, devrait embaumer de douces effluves en cette semaine de Pâques. Mais la crise sanitaire du Covid-19, et le confinement, bouleversent cette tradition et obligent les chocolatiers à s'adapter, et à vendre leurs sujets différemment. Non sans mal.

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Depuis son ouverture il y a quelques mois, elle faisait la fierté de la maison Puyodebat. Sa nouvelle boutique de Bayonne, installée dans une ancienne bijouterie, classée au patrimoine historique, avec ses peintures et ses moulures, attirait tous les gourmands. L'atelier avait même conçu pour la vitrine de Pâques, un coq géant, en chocolat.
Mais depuis l'annonce du confinement, le 17 mars, l'activité de la chocolaterie a été stoppée. Les dix-huit salariés sont au chômage partiel.

C'est dans un vaste laboratoire de Cambo-les-bains, que les sujets en chocolat devaient être réalisés. Avant mi-mars, 2.500 avaient déjà été fabriqués, sur les 5.000 prévus.
Christophe Puyodebat, artisan chocolatier, fondateur de la maison, est dépité :

Pâques est une période primordiale pour nous. Cela représente 25% de notre chiffre d'affaire annuel. Là, si on atteint les 5 ou 6% ce sera déjà bien. Cela fait trois semaines que nous ne produisons plus.

La boutique de Cambo-les-bains, attenante à l'atelier, est restée ouverte, avec des horaires aménagés, et en respectant les conditions d'hygiène et de sécurité.
"Les clients peuvent venir acheter les sujets ici", explique Christophe Puyodebat. "Nous essayons également de livrer, dans un rayon de 30 km autour de Cambo. Et aussi par La Poste. Mais là... c'est très compliqué. Nous ne sommes pas aidés. Nous ne pouvons expédier des colis que le mercredi. Beaucoup de curistes, habitués des thermes, nous ont passé commande, de partout en France. Mais nous avons du mal à les honorer. La livraison n'est pas garantie".

Lundi prochain, tout ce que nous avons en stock sera perdu. Une fois le week-end de Pâques passé, les oeufs, poules etc. en chocolat ne seront plus d'actualité. J'estime qu'il restera environ mille sujets invendus.
 


Des cadeaux pour les soignants

Christophe Puyodebat, soutient chaque année l'association Haur Eri, qui, depuis 2011, égaye le quotidien des enfants malades du service de pédiatrie de l'hôpital de Bayonne. Il précise : "Comme d'habitude nous allons offrir à ces petits des chocolats de Pâques, mais, cette fois, nous en donnerons aussi aux infirmières de l'hôpital, qui soignent les patients atteints du coronavirus".

Cette opération de solidarité est, d'ailleurs relayée par la Confédération des chocolatiers confiseurs de France. "Généreuses Pâques" permettait déjà, chaque printemps, de distribuer des chocolats aux personnes âgées résidant en EHPAD (avec des mesures sanitaires strictes). Elle est étendue cette année au personnel hospitalier, en première ligne pour lutter contre le Covid19.


S'adapter pour survivre


De son côté la maison Paries, historiquement implantée à Saint-Jean de Luz, a du également adapter son activité à la crise sanitaire. Dans ses ateliers de fabrication, situés à Socoa, l'équipe travaille avec masques et gants, comme le montre le compte Instagram de l'entreprise.

La maison ne garantit plus pour Pâques l'envoi de gourmandises et de sujets non cassables, par colis Chronopost, sur tout le territoire, depuis dimanche après-midi. Elle a fait face à un trop grand nombre de demandes. Pour savourer ses spécialités, le week-end prochain, il fallait commander avant le 5 avril ...

Mais pour ceux qui habitent le Pays basque, un service de livraison est possible dans neuf communes de la côte, de Hendaye jusqu'à Biarritz. Les livreurs n'entrent pas, en revanche, dans les immeubles. Les clients sont informés au préalable de leur passage. Ce service est gratuit à partir de 25 euros d'achats.

Enfin, un service "drive" (ainsi nommé par la maison) existe du mardi au samedi, à Socoa. Par mesure de sécurité, les clients doivent attendre dans leur voiture, sur le parking, devant les ateliers, pour récupérer leurs commandes.
 
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