Qui sont les présidents des départements de la nouvelle grande région ?

De nombreux présidents des départements d'Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes ont été élus ce jeudi. Nous vous proposons un instructif tour d'horizon à quelques mois du premier scrutin régional de ce nouveau grand sud ouest.

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Gironde: Jean-Luc Gleyze (PS), un maire rural entré en politique par la petite porte

Le socialiste Jean-Luc Gleyze, qui succède à l'indéboulonnable sénateur PS Philippe Madrelle, 77 ans, à la tête du département de la Gironde, est un élu discret mais "opiniâtre" entré en politique par la petite porte.
Ce quinquagénaire (52 ans), père de deux enfants, a fait ses premières armes en politique au Conseil général de Gironde en 2004, dans le plus petit canton du département.
Dix ans plus tard, il devient maire de Captieux, petite commune rurale du Sud Gironde. Fils d'ouvrier, né à Bazas (Gironde), il a gravi un à un les échelons. Agent administratif à la mairie de Captieux, il remporte son premier mandat local aux élections cantonales de 2004. Réélu en 2011, il devient vice-président de l'exécutif départemental, chargé de l'économie solidaire.
L'annonce, en novembre dernier, du départ de Philippe Madrelle de la présidence du département pousse Jean-Luc Gleyze dans la course à sa succession.

Pyrénées-Atlantiques : Retour au centre-droit

Le sénateur MoDem Jean-Jacques Lasserre, qui redevient président des Pyrénées-Atlantiques après leur basculement à droite, est un centriste historique, homme de terrain ancré dans la ruralité, et fervent défenseur du département.
M. Lasserre, 71 ans, proche du dirigeant centriste et maire de Pau François Bayrou, est un agriculteur entré en politique et resté enraciné à Bidache, son village natal de 1.300 habitants.
Fils d'exploitants agricoles, puis exploitant lui-même (élevage, maïs), M. Lasserre a pris les rênes de la coopérative agricole Lur-Berri, avant de céder l'exploitation familiale à son fils pour se tourner vers la politique.
Tôt versé dans le militantisme agricole chrétien, puis dans le centrisme (CDS), Jean-Jacques Lasserre a fait à 38 ans son entrée au Conseil général, en 1982. Réélu à cinq reprises, il a présidé l'Assemblée départementale pendant sept ans (2001 à 2008) avant de céder la place à un UMP. Elu municipal de Bidache depuis 1983, il en a été maire de 1995 à 2001. Il a aussi siégé quinze ans au Conseil régional. A terme en 2017, la loi sur le cumul des mandats l'amènera aussi à choisir entre la présidence des Pyrénées Atlantiques et son mandat de sénateur. "J'irai où je me sentirai le plus utile", assure-t--il.

Dordogne: Germinal Peiro (PS), ancré en Périgord et spécialiste de la ruralité

Le socialiste Germinal Peiro, 61 ans, est un élu solidement ancré en Périgord, où il est député depuis 18 ans et dont il incarne la ruralité, en tant que secrétaire national chargé de ces questions au PS.
Petit-fils d'immigré espagnol antifranquiste, né dans les Corbières mais qui a grandi en Périgord noir, Germinal Peiro est issu d'un milieu modeste et politisé: son père maçon qui le prénomma Germinal en référence au monde ouvrier et au calendrier révolutionnaire, fut maire du village de Vézac pendant 30 ans.
Instituteur, M. Peiro est devenu à 29 ans maire de Castelnaud-la-Chapelle (près de Sarlat). Il entre au Conseil général de Dordogne cinq ans plus tard, en 1988
En 1997, il créé la sensation aux législatives en enlevant la circonscription de Sarlat, battant le sortant Jean-Jacques de Peretti, alors ministre de l'Outremer.
Législateur actif, M. Peiro s'est fait une spécialité des questions agricoles. Il est notamment à l'origine d'une loi (1988) sur la retraite complémentaire pour les agriculteurs, et a été rapporteur du projet de loi d'avenir de l'Agriculture (adoptée en 2014) visant une orientation plus écologique de ce secteur.
Sportif émérite, vice-champion du monde en 1981 de canoë biplace (un sport qu'il pratique toujours), et rugbyman occasionnel dans le XV parlementaire, M. Peiro est père de deux enfants, remarié en 2013.

Corrèze: l'UMP Pascal Coste, ex syndicaliste agricole au franc-parler assumé

A 48 ans, l'UMP Pascal Coste est devenu jeudi le deuxième plus jeune président de Conseil départemental de la Corrèze derrière Jacques Chirac, qui avait été élu au même poste à l'âge de 38 ans.
Marié, père de deux enfants de 18 et 22 ans, Pascal Coste est un Corrézien pure souche. Après avoir suivi des études de comptabilité et de gestion à Limoges et Toulouse, Pascal Coste s'est associé à son père au sein de l'exploitation agricole familiale, à Beynat, petite commune du sud de la Corrèze.
Sur une cinquantaine d'hectares, il élève encore aujourd'hui des bovins limousins et des porcs et cultive la châtaigne, sa "passion". "Cette semaine, c'est un peu compliqué avec toutes les sollicitations, notamment médiatiques. C'est mon ouvrier qui s'occupe des animaux. Mais dès la semaine prochaine, je soignerai de nouveau les bêtes. L'agriculture, c'est à temps plein. En politique, on n'a que des CDD", a-t-il déclaré.
Maire de Beynat depuis 2001 et Conseiller général depuis 2008, Pascal Coste avait auparavant exercé de nombreuses fonctions dans le syndicalisme agricole, chez les Jeunes Agriculteurs d'abord puis à la FNSEA, dont il fut secrétaire général (2000-2005).
Pascal Coste, connu pour son caractère bien trempé, n'a pas l'intention de changer de style. "Mon franc parler ? Ca risque de continuer. La vie politique a besoin
de personnalités fortes qui savent ce qu'elle veulent".


Haute-Vienne: Jean-Claude Leblois (PS), défenseur de la "départementalité"

Le socialiste Jean-Claude Leblois, 61 ans, a fait ses débuts voici près de 40 ans dans la politique locale et revendique haut et fort son attachement à l'échelon
départemental.
"Je suis un fervent défenseur de la 'départementalité'. Une réalité avec à un bout une grande région et à l'autre la commune est inenvisageable pour moi", avait-il lancé durant la campagne.
Conseiller du canton de Saint-Léonard-de-Noblat, M. Leblois avait 23 ans lorsqu'il a été élu pour la première fois, en tant que conseiller municipal. Il est aujourd'hui maire de la commune rurale de La Geneytouse, environ 800 habitants.
En 2004, il fait son entrée au Conseil général de Haute-Vienne, dont il deviendra vice-président en 2008.


Deux-Sèvres: Gilbert Favreau (UMP), une forte voix venue du barreau

L'UMP Gilbert Favreau, 65 ans, est un avocat lettré, connu des prétoires et des instances locales pour sa voix de baryton, et un ancrage local à l'ancienne.
Elu du canton de Parthenay depuis 26 ans, Gilbert Favreau est aussi depuis quinze ans président du Syndicat du Pays de la Gâtine, qui fédère 82 communes, l'incarnation de ce terroir "entre le granit du curé et le calcaire de l'instituteur", résume l'élu.
Né à La Rochelle, ce fils de paysan et d'une infirmière a d'abord exercé comme avocat à Poitiers avant de s'installer à Parthenay, sa terre d'adoption, dans le sillage de l'ancien sénateur UMP Michel Bécot, dont il fut suppléant.
Passé par des études de lettres avant le droit, lecteur avide, Gilbert Favreau en a gardé un grand respect de la langue française. Qualifié de discret, voire taiseux, l'ancien bâtonnier qui peut être "rude" et "exigeant", selon ses collaborateurs, est aussi reconnu par ses confrères et interlocuteurs politiques pour son charisme.
Conservateur pour les uns, s'assumant en tout cas "de droite", M. Favreau se perçoit un peu comme un élu à l'ancienne, davantage notable que professionnel de la politique. Il est père de deux filles et remarié.

Vienne: Bruno Belin (UMP), un pharmacien féru d'histoire

L'UMP Bruno Belin, 52 ans, est un pharmacien passionné d'histoire et très engagé dans le monde associatif.
Vice-président du département depuis sept ans, M. Belin a été le seul élu au premier tour de scrutin dans la Vienne, dans son canton de Loudun.
Marié et père de trois enfants, il est originaire de la Vienne où il est élu depuis 1983. Il exerce depuis 24 ans dans son officine de Monts-sur-Guesnes, petite commune rurale (716 habitants).
Il a été élu en 2001 au Conseil général où il a notamment été à la tête de la commission des solidarités (action sociale, enfance, insertion, handicapés, etc.).
Membre de la commission régionale de protection des sites, ce passionné d'histoire locale a publié plusieurs ouvrages consacrés au Loudunais. Il est aussi très actif dans le monde associatif et préside notamment Vienne Haïti Solidarité ou les journées de l'Histoire de Monts-sur-Guesnes qu'il a fondées.


Charente: Francois Bonneau, de centre-droit mais sans appartenance politique

Le DVD François Bonneau n'a jamais caché sa sensibilité de centre-droit sans pour autant avoir milité dans un quelconque parti politique.
Elu au conseil municipal de Rouillac depuis 1983, il n'a jamais brigué le fauteuil de maire ou de député et est conseiller du département depuis 2001.
Pharmacien âgé de 57 ans, père de cinq enfants, il était le chef de file de l'opposition départementale de droite depuis 2006.

Creuse: Valérie Simonet (UMP), première femme présidente

Valérie Simonet, 48 ans, est la première femme à prendre la tête du département de la Creuse où la droite a créé la surprise en ravissant ce département historiquement ancré à gauche.
Infirmière libérale, Valérie Simonet est entrée en politique en 2001 comme conseillère municipale de Bussière-Nouvelle, dont elle deviendra maire en 2008.
Elle se bat alors pour que sa commune rejoigne l'intercommunalité et s'installe peu à peu dans le paysage politique comme une fonceuse réfléchie. En 2004, à 37 ans, elle est élue au Conseil général. Elle est alors la plus jeune et surtout la seule femme de l'assemblée départementale.


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