Les 7 agences Pôle-Emploi de Creuse et Haute Vienne s’apprêtent à rouvrir leurs portes lundi 18 mai, après une semaine consacrée à l’aménagement des mesures barrières dans les locaux.
A partir du lundi 18 mai, l’accueil, sur rendez-vous, dans les agences Pôle Emploi sera limité aux situations d’urgence, en particulier sur les sujets liés à l’indemnisation des demandeurs d’emploi. L’accessibilité à l’ensemble des services proposés sera progressive en fonction de l’évolution de la situation.
"La priorité demeure le télétravail pour nos agents, nous demandons donc que les demandeurs d’emploi comme les entreprises privilégient les services en ligne", précise Géraldine Gravouil, directrice Pôle Emploi Creuse et Haute Vienne.
"Quant aux activités qui nécessitent absolument une présence physique, elles ne peuvent réalisées que sur rendez-vous et dans le respect des mesures sanitaires mises en place dans nos locaux cette semaine. Des équipements (masques, visières, solutions hydro-alcoolique, produits désinfectants) seront disponibles dans chaque site pour assurer la protection sanitaire des agents et des usagers".
Les conseillers resteront mobilisés à distance pour accompagner les demandeurs d’emploi (par email et par téléphone au 3949) et les entreprises (par email et par téléphone au 3995) et répondre à leurs questions et à leurs besoins.
Quel contexte de reprise ?
L’impact de la crise sanitaire commence à se faire ressentir sur le marché du travail. La direction de la recherche du ministère du travail (Dares) a publié, le 27 avril dernier, les premiers chiffres : au premier trimestre 2020, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A de Pôle emploi) est reparti à la hausse : + 25 100 sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris), soit une progression de 0,7 % durant les trois premiers mois de l’année.En Nouvelle Aquitaine, les chiffres sont disparates : à l’échelle régionale, l’augmentation est de 0,8 %, alors qu’elle atteint 1,4% en Haute Vienne, 0,6% en Corrèze, mais régresse en Creuse : -1,9%, toujours pour les demandeurs de catégorie A.
Des données à relativiser car elles prennent en compte les mois de janvier et février précédents la crise. Pour la période de confinement, la situation empire : à la fin du mois de mars, les chiffres mensuels correspondent aux pires jamais connus dans l’histoire de Pôle Emploi. La hausse des demandeurs d’emplois en fin de mois (DEFM) s’élève à +7,1 %, soit 246 100 chômeurs de plus recensés en catégorie A en France Métropole et outre-mer.
L'inconnue du marché de l'emploi
Nos confrères du Figaro ont recueillis l’analyse de Jean Bassères, directeur général de Pôle Emploi, le 6 Mai dernier :"Cette hausse, il est vrai historique, est logique et s'explique aisément. Elle est liée à un double phénomène : d'une part, à une légère hausse des inscriptions suite à des fins de CDD et de mission d'intérim plus nombreuses que les mois précédents ; et d'autre part, à une chute inédite du nombre de sorties, en raison du confinement et de la très grande difficulté pour les demandeurs d'emploi à trouver un emploi en ce moment. Résultat, de nombreux inscrits en catégories B et C, dit en activité réduite parce qu'ils travaillaient quelques heures ou jours par mois, se sont retrouvés sans aucun contrat ou activité et ont donc basculé en catégorie A".
Et d’ajouter quant à une forte hausse des inscriptions de demandeurs d'emploi et une chute des offres d'emploi disponibles dans les semaines à venir : "C'est l'inconnue des prochains mois et tout dépendra de la nature de la reprise de l'activité. On y verra notamment plus clair à la rentrée. Quant aux offres d'emploi publiées, elles sont déjà en baisse, de l'ordre de 50 % aujourd'hui par rapport à la normale. Cependant, afin de faciliter les recrutements urgents, nous avons mis en place dans un délai record la plate-forme gouvernementale."
Des règles modifiées suite à la crise sanitaire
Les conséquences du confinement face à la propagation du Covid-19 sont nombreuses pour les chômeurs : la restriction des déplacements a fortement limitée les opportunités de reprise d’emploi. Dans ce contexte, le gouvernement a changé les règles et pris plusieurs mesures d’urgence par décret le 20 avril dernier. Objectif : protéger les personnes les plus vulnérables en matière d’assurance chômage.
Trois mesures phares
Autre élément déterminant : le gouvernement a également décidé que la durée du confinement ne sera pas comptée dans le cadre de la période de référence permettant de calculer l’ouverture du droit au chômage. Ainsi, au lieu d’avoir travaillé 6 mois minimum durant les 24 derniers mois, il faut désormais avoir travaillé 6 mois durant les 27 derniers mois.
Par ailleurs, le dispositif de dégressivité de l’allocation d’aide au retour à l’emploi pour les chômeurs percevant plus de 4 500 € brut par mois, est suspendu pendant la durée de la crise sanitaire.
Vous pouvez retrouver bon nombre d’informations et de réponses aux questions que vous vous posez, sur le site du ministère du travail : ou sur le site de Pôle Emploi avec la foire aux question des demandeurs d’emploi et des entreprises :