Dans le rétro > un jour, un match > le 15 avril 1993 : le jour où Limoges a marché sur la Lune

Ils sont entrés pour l'éternité au Panthéon du sport. En basket, rugby, handball ou football, nous vous proposons de revivre des rencontres légendaires des clubs de Nouvelle Aquitaine.
Premier volet : le sacre européen historique des basketteurs du Limoges CSP, il y a tout juste vingt-sept ans. 

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En ce mois d'avril 1993, François Mitterrand aborde les deux dernières années de son ultime septennat à l'Elysée. L'équipe de France de football croit encore pouvoir se qualifier pour le Mondial 1994 aux Etats-Unis. Et la révolution technologique est en marche avec l'apparition sur le marché du premier téléphone portable, qui va bouleverser nos vies. Quant à Patricia Kaas, elle, chante "Entrer dans la lumière".
A Limoges, on ne le sait pas encore mais ce tube va prendre toute sa signification.

Dans la cour des grands


Après un terrible bras de fer en quarts de finale de la coupe d'Europe des clubs champions (l'ancêtre de l'Euroleague), gagné au match d'appui face à l'Olympiakos le Pirée, Limoges se qualifie pour le dernier carré de la Ligue des Champions de basket à Athènes. L'exploit est déjà énorme. 
Le Final Four, c'est ce qu'il se fait de mieux en Europe.
Le club de Limoges est à la cour des grands avec le Real Madrid, Trévise et le PAOK Salonique.
Premier obstacle sur la route des hommes Bozidar Maljkovic, l'immense club espagnol. 

Premier coup de tonnerre



Affronter le prestigieux Real Madrid en demi finale, c'est un Everest à franchir. Toute la saison, les coéquipiers du géant Lituanien Arvydas Sabonis, 2m22, ont éparpillé leurs adversaires sur les parquets d'Europe, avec une moyenne de plus de quatre-vingts inscrits par match en moyenne. C'est une machine qui fait peur, même si Limoges est une équipe de caractère.
Déboussolé, sans cesse renvoyé dans les cordes par la défense de fer des Limougeauds, le géant se transforme en tigre de papier. Ce 13 avril, l'histoire du ballon orange retient que le favori pour le titre est concassé, asphyxié et quitte le parquet d'Athènes la tête basse. Vainqueurs 62-52, les Limougeauds sont en finale.

Un terrible bras de fer


Nous sommes le 15 avril. Sur le parquet athénien, au pied de l'Acropole, dix gladiateurs se défient pour le titre suprême.
Limoges-Trévise, qui a éliminé les Grecs du PAOK Salonique, c'est l'affiche de la finale. 
Un match qui est tout près de tourner au cauchemar pour les coéquipiers de Richard Dacoury.
Méconnaissables, ils rentrent aux vestiaires à la mi-temps en étant menés 28-22.
"Dans les vestiaires, on a réalisé qu'on n'était qu'a six points en jouant un basket faible, racontera Flyin Dac, le surnom du Limougeaud. On savait que si on voulait, c'était possible". 
En deuxième période, Trevise creuse l'écart à plus dix, mais c'est son chant du cygne.
Jim Bilba et Michaël Young sont intenables et ils permettent au CSP de mener 44-43. Le bras de fer commence.
Il est terrible, âpre, irrespirable. En France, scotchés à leur télévision, les sept millions de téléspectateurs, du jamais vu auparavant pour un match de basket, retiennent leur souffle. 

Et Frédéric Forte arriva...


Il ne reste qu'une poignée de secondes à jouer. Limoges mène 57-55 grâce à deux lancers francs de Jim Bilba. Le ballon est dans les mains de Toni Kukoc. La star croate revient sur ses appuis plein axe devant l'entrée de la raquette pour prendre le shoot. Comme il l'a déjà fait des dizaines de fois auparavant, il va marquer.   
C'est sûr, c'est écrit et c'est moche pour Limoges. 

Mais tout bascule. Car Frédéric Forte a un geste défensif génial, qui sera considéré ensuite comme la plus belle interception de tout le basket français.
Pourtant, quelques instants plus tôt au même endroit, Forte n'avait rien pu faire pour empêcher Kukoc d'égaliser d'un superbe tir à trois points.

Mais pas là, pas maintenant. Juste au moment où le ballon quitte les mains de son adversaire, Frédéric Forte réussit à l'intercepter de sa main gauche et à empêcher le tir de Kukoc.
La finale a basculé. Un joueur de Trévise commet une faute sur Zdovc qui ajoute deux lancers francs supplémentaires. C'est fini. Victoire historique du CSP 59-55. Richard Dacoury plane, comme tous ses coéquipiers:

On a concrétisé un rêve que personne pensait possible. Ce qu'on a fait est magique. Cela n'arrive qu'une fois en mille ans.
ajoute son coach, le génial sorcier Bozidar Maljkovic.

Limoges devient le premier club français, tous sports confondus, à remporter la coupe d'Europe des clubs champions. Le CSP montre la voie à l'OM du Basque Didier Deschamps qui réédite l'exploit un mois plus tard, en football. 

Mais les Limougeauds resteront à jamais les premiers.
Au pied de l'Olympe, ils  ne pouvaient pas rêver d'un plus beau décor pour entrer dans l'histoire...

Revivez ces moments forts à travers ce reportage 





 
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