De la fraise à la truffe en passant par les vins de Bergerac et les cèpes ou le foie gras, il manquait un alcool prestigieux à la longue liste des délicieuses spécialités de Dordogne. Absence comblée avec brio par le cognac produit à Saint Aulaye, commune de Dordogne à la limite de la Charente
C'est la fin de 40 ans d'abstinence. On a cessé de produire un cognac uniquement issu de vignes de Dordogne dans les années 70.C'est le cas au nord-ouest de Ribérac, à Saint-Aulaye, 1400 habitants, à la frontière avec la Charente. Une vieille histoire d'amour qui refait surface. Car la tradition du cognac en Dordogne est aussi vieille que le cognac lui-même, elle remonte à la création de l'appellation en mai 1909.Cinq communes bénéficient pourtant du droit à cette appellation de par leur proximité avec la Charente. Une goutte de cognac périgourdin dans l'océan charentais, qui ne représente que 30 des 75 000 hectares de l'appellation.
Des fûts de chêne de la forêt de la Double qui ont contenu du Monbazillac vieillis dans les caves du château de St Aulaye où sont cultivés les vignes : du 100% made in Périgord
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© France 3 Périgords - Philippe Niccolaï & Iban Carpentier
Et dès les origines, le territoire de production strictement délimité a intégré des villages de Dordogne, Chenaud, Parcoul, Puymangou, la Roche-Chalais et Saint-Aulaye.
Cette dernière ne se prive pas de son droit à produire son propre cognac pendant plusieurs décennies. Mais la production va décroître dans les années 70.
Une vigne choyée sur 1,5 hectares pour produire le précieux cognac
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© France 3 Périgords - Philippe Nicollaï & Iban Carpentier
Jusqu'à ce qu'en 2014 la commune s'associe avec la célèbre maison Camus pour la relancer. 1,5 hectare y sera consacré. De quoi produire, modestement dans un premier temps 3 000 bouteilles.
Un millier de ces précieuses bouteilles millésimées 2015 viennent d'être exhumées pour leur mise sur le marché.
5 communes et 30 hectares de Dordogne ont le droit à l'appellation contrôlée cognac
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© France 3 Périgords - Philippe Niccolaï & Iban Carpentier
Et elles sont périgourdines jusqu'à la dernière goutte, puisqu'elles contiennent un cognac soigneusement vieilli dans des anciens fûts de Monbazillac produits avec du chêne de la forêt voisine de la Double, au sein des caves du château de la commune. On peut se procurer cette curiosité moyennant 55 euros à la boutique Camus de Cognac, chez certains cavistes, dans les commerces de la commune et même à la mairie !
Il faut dire qu'avoir su étiqueter le label cognac sur sa commune de Dordogne est une belle opération que le maire Yannick Lagrenaudie savoure particulièrement...