Sécheresse : inquiétudes sur le niveau d’eau potable

Les pluies orageuses du mois d’août n’ont pas suffi à recharger les réserves d’eau en Limousin. Les agriculteurs sont obligés de puiser dans le réseau d’eau potable pour abreuver leur bétail. 

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Pour le 5e mois consécutif, le déficit pluviométrique est important en Limousin. Les réserves d’eau sont au plus bas en raison de la géologie particulière de nos trois départements qui ne possèdent presque aucune nappe phréatique. 
 
Les pluies qui s’abattent sur notre région sont stockées dans des fissures granitiques au volume très limité. Les réserves n’excèdent pas 1 à 2 mois de consommation. 
 
Comme l’indique ce tableau, la situation est très préoccupante dans certaines communes. Si bien que les hydrogéologues du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), préconisent aux préfectures de rester très vigilantes. Même si les températures se sont rafraichies au petit matin, elles restent élevées dans l’après-midi.  
 

La situation pourrait s’avérer très délicate dans les prochaines semaines.   

Muriel Thinon Larminach, hydrogoéologue au BRGM 

En Creuse 

La préfecture maintien tout le département en crise. En août, le déficit de précipitations a été de l'ordre de 20%, avec des situations très hétérogènes selon les secteurs à cause des orages.  
 
Le BRGM indique que le niveau d’eau reste très déficitaire. Si la situation s’est améliorée par rapport à 2019, ils sont tous inférieurs à ceux de 2018. Ils sont très alarmants au nord de la Souterraine, à Saint-Agnant-de-Versillat. 
 

En Haute-Vienne 

Ce département connait une situation équivalente à celle de 2019, avec toutefois des situations très préoccupantes dans les communes suivantes : Couzeix, Nedde, Saint-Laurent-Sur-Gorre, Nantiat et Saint Matthieu.  
 

En Corrèze 

Les niveaux sont très bas sur l’ensemble du département. Ils sont extrêmement préoccupants à Saint-Merd-Les-Oussines, Maussac, et Lagleygeolles.  
 
Il faudra beaucoup de pluie pour réhumidifier les sols afin que l’eau puisse s’infiltrer et reconstituer des réserves sur ce sol granitique. 
 
La ville d’Egletons est relativement épargnée par cette situation grave. 
 
 

L’inquiétude des éleveurs 

Pour abreuver leur bétail, les éleveurs de la région puisent dans la couche superficielle des sols grâce des pointes filtrantes. Ces sources sont à l’heure actuelle épuisées. Si bien que les animaux boivent  de l’eau issue du réseau potable qui est déjà au plus bas. 
 
Pour Tony Cornelissen, président de la chambre d’agriculture de Corrèze, 
 

Les agriculteurs ne sont pas responsables de la pollution et du réchauffement climatique, mais en paient les pots cassés. Quand il y a un lâcher de barrage, nous sommes les derniers servis après les touristes et les canoés.     

Tony Cornelissen, président de la chambre d’agriculture de Corrèze


 Tony Cornelissen souhaite que le plan de relance d’après crise sanitaire serve en partie à financer des réserves d’eau pour les agriculteurs. 
 
Pascal Le Rousseau, président de la chambre d’agriculture de la Creuse, tiens le même discours :
 

On a la même quantité d’eau qui tombe dans l’année, mais sur des périodes plus courtes. Si on nous empêche de la stocker, les agriculteurs vont disparaître   

Pascal Le Rousseau, président de la Chambre d’agriculture de la Creuse 


 Mais pour les spécialistes du BRGM, il faut “réfléchir en fonction du territoire et des possibilités de ce dernier”. 
 

Les retenues d’eau sont un sujet sur lequel on doit répondre au coup par coup avec des études à la clé.   

Muriel Thinon Larminach, hydrogoéologue au BRGM 


 Une réserve d’eau est un investissement lourd, qui selon l’endroit où elle est implantée, pourrait ne plus être alimentée correctement à moyen terme. Le territoire limousin est en effet loin d’être homogène. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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