Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) alerte sur la situation "très fragile" des nappes phréatiques dans le Roussillon et l'ouest du Languedoc, où les niveaux d'eau atteignent des minima historiques. Bien que la majeure partie de la France bénéficie d'une situation satisfaisante, le sud-ouest languedocien reste sous tension hydrique.
La situation des nappes phréatiques en France est globalement "très satisfaisante", mais elle reste "très fragile" dans le Roussillon et l’ouest du Languedoc, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), qui a publié son bulletin mensuel mercredi 16 octobre. "En septembre, la situation des nappes reste très satisfaisante sur une grande partie du territoire, avec des niveaux modérément hauts à très hauts", précise le BRGM. Cette situation s'explique par une recharge excédentaire en 2023-2024, notamment grâce aux pluies abondantes du printemps et de l'été.
Minima historiques
Cependant, le Roussillon fait figure d’exception. "Les niveaux sont en baisse depuis plus de deux ans, atteignant parfois des minima historiques", souligne le BRGM. Les nappes de l'Aude, de l'Hérault et de l'Orb, dans l'ouest du Languedoc, sont également dans une situation "très fragile". En particulier, la plaine du Roussillon et le massif des Corbières affichent des niveaux "très préoccupants", témoignant d'un déficit hydrique qui persiste depuis plusieurs années.
À l’échelle nationale, la majeure partie du territoire connaît des niveaux modérément hauts à très hauts. Paris, Nice, Strasbourg ou encore Le Mans ont même déjà dépassé leurs cumuls annuels de précipitations. Selon Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM, ces précipitations abondantes ont permis de réduire la pression des prélèvements d’eau, en particulier dans le sud de la France, où la fréquentation touristique a été légèrement inférieure à la normale cet été.
Enfin, les mois à venir s’annoncent plutôt rassurants pour les nappes affichant actuellement des niveaux au-dessus des normales mensuelles. Le BRGM est "optimiste quant à l’absence de sécheresse hivernale", soulignant que l’année 2024 a été exceptionnellement humide dans plusieurs régions. Cependant, la situation dans le Roussillon et l’ouest du Languedoc nécessitera une vigilance particulière, car ces zones restent les plus vulnérables.
Écrit avec l'AFP.