La sécheresse n'en finit pas de martyriser la vigne. À l’exception de la Côte Vermeille qui semble tirer son épingle du jeu, l'ensemble des Pyrénées-Orientales affiche déjà de 20 à 50% de pertes, comme dans le secteur des Aspres près de Perpignan.
Jour de vendanges à Terrats. À découvrir ces grappes de caladoc bien charnues, on pourrait croire que tout va bien, mais cette parcelle est en fait une exception.
« On a mis le goutte-à-goutte. À partir de là, on s’aperçoit très vite que, grâce à ce goutte-à-goutte, c'est totalement viable, car on espère au moins 15 tonnes par hectare. Avec ce rendement-là, on peut très bien en vivre », constate René Paraire, viticulteur à Terrats.
René Paraire est viticulteur depuis presque 45 ans. Aujourd'hui, 14 % de sa vigne est alimentée en eau. Mais pour la majorité de ses 35 hectares, le constat est sans appel et le contraste saisissant.
« Celle-ci, c’est une vigne qui a 25 ans et qui, normalement, a les racines qu'il faut, mais elle n'a pas pu se développer à cause de la sécheresse de l'an dernier. Cette année, elle a fait ce qu'elle a pu, et c'est plus que clairsemé : il n'y a pas de raisin », poursuit le vigneron.
"La vigne meurt "
Malgré les orages bienfaiteurs, la vigne est en souffrance. Ce viticulteur parle d'une vendange totalement sinistrée, et il n'est pas le seul. À la coopérative de Pollestres, ça ne se bouscule pas au portillon.
« Cette année, c'est catastrophique dans le département. On subit une perte moyenne de 20 à 50 % sur tout le vignoble. Malheureusement, cela fait trois années consécutives de sécheresse extrême. La vigne n'arrive pas à se régénérer, à produire, et surtout, elle meurt », déplore Jean Henric, président des Jeunes Agriculteurs des Pyrénées-Orientales.
Particulièrement impactés, les secteurs des Aspres et des Fenouillèdes, mais c'est l'ensemble des Pyrénées-Orientales qui est sévèrement touché cette année encore. La période des vendanges n'est pas finie, mais le rendement s'annonce déjà inférieur à celui de l'année dernière, sous le seuil des 400 000 hectolitres, le plus bas jamais enregistré.
Écrit avec Elsa Panadès.