En pleine période de révisions pour le baccalauréat, c'est le coup de feu sur la plateforme gratuite d'aide aux devoirs de Nouvelle-Aquitaine, installée à Bordeaux pour accompagner les lycéens en détresse. Un seul numéro à retenir : le 05 57 57 50 00
La brochure du Conseil régional, pilote de cette initiative pionnière en France promet au potache, de la seconde à la terminale, "la solution illico", par téléphone ou courriel. A l'approche du bac, des centaines de lycéens se passent le mot. Plus de 2.300 appels ont été recensés depuis la rentrée 2016, à un rythme nettement plus soutenu ces dernières semaines. Notamment ceux d'Etienne et de Théo, 18 et 17 ans, élèves de terminale S au lycée Magendie à Bordeaux.
Chez Etienne, après les cours, les deux lycéens sont "un peu en galère sur un exo de maths" et appellent "SOS tuto". Suit un échange d'initiés sur les "nombres complexes" avec Harris Boudi, 24 ans, étudiant en master-1 de mathématiques appliquées à l'Université de Bordeaux. 32 minutes plus tard, problème résolu pour Etienne et Théo, mission accomplie pour Harris. Salarié de la Région, il assure deux à trois vacations par semaine pour 18,50 euros de l'heure.
La mère d'Etienne, Nicole Dortignacq, n'a pas déboursé un centime d'euro: "C'est gratuit, anonyme, sans démarche administrative, ni contrainte dans la durée". Autant d'atouts qui font pour cette mère "la valeur ajoutée de ce service public". Les cours privés et payants assurés par des enseignants qualifiés n'offrent pas ce contact entre pairs, explique Etienne: "Y a pas si longtemps, Harris était comme nous et donc il comprend mieux nos demandes".
Ouverte quatre jours sur sept, de 18 à 21 heures, la permanence offre plus qu'un simple tutorat régulier de remise à niveau pour les "décrocheurs" ou d'aide ponctuelle
pour les plus studieux. Radia Selmi, chargée pour la Région du recrutement des tuteurs, y voit "aussi un service de coaching anti-stress", à l'approche des examens. "Ici, on fait un vrai travail de mise en confiance" quand le blocage de l'élève tient plus au stress qu'à de réelles lacunes, explique-t-elle.
Les vingt tuteurs, moins bien rémunérés, ici, qu'ils ne le seraient dans le privé, sont tous animés, comme Maeva, de la même "volonté citoyenne de lutter contre le décrochage de ceux qui veulent réussir mais n'ont pas toujours les moyens". Manière "de lever les freins à la réussite de tous et de relancer l'ascenseur social", appuie Alain Rousset, président socialiste de la Région Nouvelle-Aquitaine et initiateur de cette plateforme, inspirée de l'expérience québécoise "Allo Prof!".