L'association présente en Aquitaine sur les agglomérations de Bordeaux, Pau et Bayonne/Biarritz ne rendra pas visite aux patients dimanche à partir de 8 heures du matin et pendant 24 h. Les médecins redoutent la suppression des gardes de nuit. Ils en appellent à François Hollande.

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Malgré un premier mouvement de grève pendant les fêtes de fin d'année et la promesse d'un entretien "à la rentrée", l'association "n'a toujours pas été reçue" par la ministre de la Santé Marisol Touraine.

"Devant cette inertie", cette grève de 24 h dimanche a été décidée.  Et un courrier envoyé au président de la République "pour lui demander d'intervenir directement" explique le Pt de l'association Dominique Ringard.

SOS Medecins s'alarme de la suppression du médecin de garde la nuit profonde, c'est-à-dire entre minuit et 8 h du matin, décidée par les directeurs d'agences régionales de santé en Nord-Pas-de-Calais et en Lorraine.

"Une décision aberrante", selon Dominique Ringard, qui oblige les patients à se tourner vers les services d'urgences des cliniques et des hôpitaux.


"Il faut (...) un médecin qui puisse aller voir les enfants, les personnes âgées, les gens qui souffrent en pleine nuit, pour qu'on ne soit pas obligé de les mettre dans des ambulances à 3h du matin, pour les envoyer passer 4 ou 5 heures aux urgences" pour un coût "4 à 5 fois" supérieur au déplacement du médecin, argumente-t-il.

L'association, qui regroupe environ 1.100 praticiens pour 63 structures en France, craint que les exemples du Nord-Pas-de-Calais et Lorraine ne s'étendent aux régions voisines.

Le ministère se montre rassurant


Au ministère de la Santé, on précise que "les représentants de SOS médecins ont été reçus à plusieurs reprises au cabinet au cours des
derniers mois", que "l'évolution contestée" est limitée à l'agglomération de Nancy, et que son extension au Nord-Pas-de-Calais, "soutenue par les acteurs locaux", fait l'objet de discussions.

"Les patients pourront toujours avoir accès à médecin de ville la nuit" assure-t-on dans l'entourage de la ministre. "Non seulement le conseil médical par téléphone est maintenu, mais les interventions de médecin (de ville ou SOS) sont toujours possibles".


Apportant son "soutien plein et entier" aux médecins libéraux, en grève administrative depuis début janvier contre le projet de loi santé, SOS Médecins envisage de "rentrer dans le dur" avec "au moins une grève par mois", prévient le Dr Ringard.

Les médecins pourront être réquisitionnés


Celle de dimanche ne devrait pas trop déstabiliser l'offre de soins : les grévistes peuvent être réquisitionnés par les Agences Régionales de Santé. Elles se sont d'ailleurs attelées à la tâche dès l'annonce de la grève jeudi, selon le Dr Ringard.

Le projet de loi santé doit être examiné en avril au Parlement.

Des groupes de travail sur les points litigieux du texte doivent débuter lundi au ministère.



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