Alors que plusieurs milliers d'exploitations agricoles disparaissent chaque année en France, celles des fondateurs de La Compagnie Fermière se portent bien, merci. Leur atout ? Avoir créé des boutiques de vente directe dans l'agglomération de Bordeaux. Où ils fixent eux-même les prix.
Ces vingt dernières années, le nombre d'exploitations agricoles a été divisé par deux en France.
En Lot-et-Garonne, François Frecchiami l'avoue : "sans la vente directe je n'aurais peut-être pas pu m'installer et mon frère qui va arriver non plus".
Ces deux trentenaires lot-et-garonnais ont en effet décidé de reprendre l'élevage de leurs parents à Marcellus, tout près de Marmande.
Un élevage de Blondes d'Aquitaine, installé en bordure du canal latéral de la Garonne, "nourries de fourrage, de maïs et de foin produits sur l'exploitation".
La famille Frecchiami fournit chaque semaine une vache et trois veaux aux deux magasins de La Compagnie Fermière.
Des boutiques de vente directe que les parents ont lancé voilà quelques années avec six autres familles du Lot-et-Garonne et des Landes.
Un revenu garanti
La première a ouvert en 2012 à Gradignan, dans la banlieue bordelaise.
Une aventure qui a incité certains des agriculteurs-fondateurs à changer leurs modes de production, auparavant exclusivement tournés vers les grandes surfaces.
"Avant on était monoculture" explique Hubert de Ricaud, producteur de fruits et légumes à Nogaret. "Maintenant que l'on vend directement au consommateur on s'est mis à produire beaucoup plus à l'ancienne, ça a complètement changé notre philosophie de travail".
Ce maraîcher cultive aujourd'hui des pommes de terre, des poireaux, des choux, des asperges, des pastèques, des citrouilles, et des carottes qu'il écoule tout au long de l'année à des prix qu'il fixe lui-même.
"Avant ce qui nous importait, c'était de produire" reconnaît-il, "là c'est de faire plaisir, de retrouver le goût des produits".
Des producteurs au contact des clients
Faire plaisir à des clients qu'il rencontre régulièrement puisque la règle du jeu implique la présence quotidienne d'un producteur en boutique.
"Les sept fondateurs se relaient pour proposer une présence permanente d’un représentant des producteurs".
Le client "peut donc interroger, s’informer, dialoguer avec eux autant qu’il le souhaite". En outre, "c'est la garantie d’une remontée d’informations précieuses pour améliorer l’offre et l’adapter mieux encore aux attentes".
Les produits proposés sont soit biologiques, soit issus d'une agriculture raisonnée.
Au vu du succès du magasin de Gradignan, une deuxième boutique a été ouverte à Mérignac deux ans plus tard, en septembre 2014. Et les fondateurs se sont entourés d'autres producteurs de la région, une centaine au total, afin d'enrichir l'offre en magasin.
Ils emploient à ce jour une quarantaine de personnes sur les lieux de vente.
Dans le reportage qui suitr nos reporters Patricia Mondon et Ludovic Cagnato se sont rendus dans un des lieux de vente ainsi que dans certaines exploitations lot-et-garonnaises :