Des portiques de sécurité seront installés "avant le 20 décembre" à Lille et à Paris sur les lignes Thalys, qui relient notamment la France, la Belgique et les Pays-Bas. Décision prise par la ministre de tutelle des transports, Ségolène Royal, qui prend ainsi de court ses homologues européens.
Cette mesure, décidée à la suite des attentats de Paris, et de l'attaque déjouée fin août dans un Thalys Amsterdam-Paris, pourrait aussi être instaurée à Bruxelles, Amsterdam et Cologne (Allemagne).Au besoin, on pose les portiques avec leur accord, et ensuite ils s'arrangent financièrement pour rembourser les choses."
Ségolène Royal
La ministre belge de la Mobilité, Jacqueline Galant, a eu Ségolène Royal au téléphone après cette annonce. La ministre française "a reconnu qu'une telle disposition doit être concertée avec les différents pays et opérateurs ferroviaires nationaux concernés", a souligné Mme Galant. Le gouvernement néerlandais indique quant à lui qu'il va "bien examiner" cette proposition de portiques.
En Allemagne, le ministère des Transports n'a pas réagi mais un porte-parole a déclaré qu'il n'avait pas entendu parler de ce dossier jusqu'ici. La direction de Thalys (entreprise émanant des chemins de fer français, belges et allemands) renvoie quant à elle aux décisions des autorité nationales car "c'est leur domaine, leur responsabilité". Selon des sociétés contactées à Paris et Toulouse, le coût individuel d'un portique représente de 4.000 à 4.500 euros.
Billets nominatifs et barrages filtrants
Pour renforcer la sécurité dans les gares "qui reçoivent des trains à dimension internationale", le gouvernement français étudie aussi "la possibilité de mettre en place des systèmes de billets nominatifs", comme cela existe déjà pour le transport aérien, a par ailleurs indiqué Ségolène Royal, interrogée sur France Inter. Des "barrages filtrants" seront aussi déployés dans les gares pour contrôler des voyageurs et leurs bagages, "en s'appuyant sur les moyens de la SNCF".Les trains internationaux, hors Thalys et Eurostar, au départ de Paris, "sont les trains qui vont vers le nord et l'est. Donc c'est sur la gare de l'Est notamment que l'on va regarder très rapidement la faisabilité des contrôles d'accès aux trains", a détaillé Ségolène Royal en promettant que ces décisions seraient mises en place très rapidement.