Cependant, le secrétaire d’Etat aux transports Alain Vidalies repousse toute décision de suppression de ligne ou de réduction de service. Il renvoie le dossier à des négociations entre l’État et la Région.
Le gouvernement annonce un investissement d'un milliard et demi d'euros pour renouveler les trains Intercités. Cet investissement aura en perspective d'ici la mi-2016 de probables réductions et suppressions de lignes. En effet, le rapport remis en mai au secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, mettait déjà l'accent sur la mauvaise qualité des trains.
Le 26 mai dernier, Philippe Duron (PS) avait remis officiellement son rapport à Alain Vidalies. Un rapport de près de cent vingt pages avec pour objectif de formuler des propositions « pour assurer la pérennité des trains d’équilibre territorial (TET) en évitant les dérives financières ». Pour y remédier donc, Alain Vidalies a fait savoir que l'Etat allait investir 1,5 milliard d'euros afin de renouveler le matériel roulant sur les lignes principales, à l'exception des lignes de nuit. Une nouvelle convention avec SNCF doit être signée d'ici décembre prochain, date d'expiration de l'actuelle convention, mais elle devra «laisser la place à des évolutions» pour prendre en compte les conclusions qui seront rendues en mai.
La feuille de route que dévoilera le ministre des Transports Alain Vidalies
à 14h30 découle des travaux d'une commission emmenée par le député PS Philippe
Duron qui, dans un document publié fin mai, dressait un constat sévère d'un réseau
aux lignes vieillissantes, inadapté aux nouveaux besoins de mobilité des usagers,
et déficitaire de 400 millions d'euros en 2015.
Recommandant de refondre l'offre, son rapport préconisait entre autres mesures
de mettre fin aux doublons avec les trains régionaux moyennant cinq fermetures
de ligne, de remplacer les vieux Corail et d'expérimenter l'ouverture à la concurrence
prévue par l'Europe en 2019.
Etait également proposé le remplacement de certaines lignes Intercités par des
TER (Trains Express Régionaux) ou des autocars.
L'éventuelle suppression de lignes Intercités avait alors soulevé une vague d'indignations.
Redoutant un transfert de la charge financière sur les régions et déplorant un
certain tropisme parisien, plusieurs élus locaux sont montés au créneau.
Le projet a aussi suscité une levée de boucliers parmi les syndicats et plusieurs
partis politiques, de gauche comme de droite, les uns dénonçant une atteinte à
l'égalité entre territoires et une vision purement comptable du services public,
quand d'autres se désolaient d'un contre-sens écologique.
- Concertation à venir -
A la mi-juin, Alain Vidalies avait précisé que sa feuille
de route répondrait à trois objectifs: maîtriser le déficit, "tenir compte du droit
à la mobilité pour l'ensemble des territoires et des personnes" et "de l'aménagement
du territoire". Le gouvernement, assurait-il alors, n'envisage pas "de ne conserver
que les lignes rentables".
Les cinq lignes que le rapport suggérait de supprimer sont Toulouse-Cerbère, Quimper-Nantes,
Bordeaux-Toulouse, Marseille-Nice et Saint-Quentin-Cambrai. Les liaisons ferroviaires
n'y seraient pas interrompues puisque des TGV ou des TER circulent sur les mêmes
axes.
Les lignes Toulouse-Hendaye et Clermont-Ferrand-Béziers pourraient elles être
transférées vers des autocars, ajoutait le document.
La commission Duron recommandait par ailleurs de ne conserver que quatre lignes
de trains Intercités de nuit - au départ de Paris et à destination de Briançon,
Rodez, Toulouse et Latour-de-Carol - soulignant que ces liaisons sont coûteuses
et peuvent être substituées par des offres alternatives et parfois plus rapides
(train ou avion le jour, autocar la nuit).
Qu'il retienne tout ou partie de ces recommandations, le gouvernement avait promis
lors de la remise du rapport qu'il engagerait une phase de concertation avec les
parlementaires et élus locaux une fois sa feuille de route présentée. Les décisions
définitives seront rendues mi-2016.