Ils étaient des centaines à défiler dans les rues de Biarritz ce matin pour dénoncer la tenue d'un " colloque pour la vie ". Une opération de lobbying d'après les manifestants.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Biarritz contre un "Colloque international pour la Vie", organisé depuis vendredi par le diocèse local avec un financement privé américain, et qui rassemble des religieux, scientifiques et lobbies anti-avortement de divers pays, a constaté un correspondant de l'AFP.
Au moins 800 personnes, selon des estimations de la police et des manifestants, se sont rassemblées aux abords du centre de congrès le Bellevue, à l'appel d'un " Collectif pour les libertés de choix ", regroupant une trentaine d'associations et des partis de gauche du Pays basque.
" On ne se laissera pas voler nos droits à l'IVG, à la contraception, par une minorité contestée au sein même de l'Eglise ", a déclaré en ouverture de la manifestation Michelle Berthier, cadre du Planning familial et coordinatrice du collectif. Elle a dénoncé dans la tenue du meeting de Biarritz une " tentative de reconquête des ultras de l'Eglise pour un retour à " l'ordre moral ".
Le cortège était parcouru de banderoles provocatrices pour le colloque, en référence aux prises de position passées très tranchées de certains de ses intervenants étrangers, sur l'homosexualité ou contre l'avortement, qui ont fait débat ces dernières semaines au Pays Basque.
" Oui à la sodomie, non à l'Inquisition ! ", " Aillet, occupe-toi de ton cul...te ", " Seigneur, Aillet pitié de lui ! ", lançaient des banderoles et slogans de manifestants, visant en particulier Mgr Marc Aillet, le médiatique évêque de Bayonne-Lescar-Oloron, initiateur du colloque. Quelques pétards et fumigènes ont été lancés en direction du centre de congrès, hors d'atteinte des manifestants en raison de la présence d'une grille d'enceinte.
Le colloque international, qui accueillait quelques 25 intervenants venus des Etats-Unis, du Canada, de Russie, d'Espagne et du Vatican notamment, a surtout consisté en un échange concret d'expériences de lobbying, de stratégie de sensibilisation de l'opinion publique et des politiciens.
Il a rassemblé environ 600 personnes par jour, et a été essentiellement financé, à hauteur de 70.000 euros, par un mécène américain qui a souhaité conserver l'anonymat, selon Mgr Aillet.